L’ONUSIDA souhaite que la lutte contre le SIDA se concentre sur les villes et les régions qui présentent la plus grosse charge de la maladie, a affirmé, mercredi à Dakar, le représentant de ce programme destiné à coordonner les agences spécialisées sur cette pandémie, Hugues Lago.
S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée par le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), en prélude de la Journée mondiale de lutte contre le sida prévu mardi, M. Lago affirme que cette nouvelle stratégie va contribuer à éliminer l’épidémie, d’ici à 2030.
‘’Notre stratégie d’accélération en cinq ans, c’est d’être ambitieux. On va changer notre façon de faire, nous allons prioriser les régions qui portent le plus les grosses charges de maladie. On ira plus avec la même énergie partout, mais on ira plus dans les villes pour focaliser et prioriser nos interventions’’, a-t-il dit.
Selon lui, il est maintenant possible de penser à mettre fin à l’épidémie du SIDA dès 2030, car le monde dispose de preuves scientifiques et de l’expérience qu’il faut pour y arriver.
‘’Mais, on y arrivera que si dès 2020, on pose les bases visant à l’atteinte les objectifs, faire en sorte que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, que 90% parmi eux soient traités et que 90% des personnes sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme’’, a rappelé M. Lago.
Selon lui, si ‘‘en 2014 44 000 personnes vivaient avec le VIH et 16000 parmi eux connaissent leur statut’’, en 2020, ‘’il nous faudra assurer que sur les 44000, 40 000 connaissent leur statut sérologique’’.
‘’On ne dit pas que l’on va mettre fin au VIH, mais cela signifie qu’on fera de sorte que l’épidémie du sida, dès 2030, que toute personne vivant avec la maladie ait très peu de chance de la transmettre à une autre’’, a-t-il expliqué. D’après lui, des efforts doivent être faits sur les cinq prochaines années (2015-2020) pour y arriver.
Le représentant de l’ONISIDA au Sénégal avertit que si le Sénégal ne réussi pas cela, les chances de détruire le SIDA seront réduites, car les tendances internationales montrent qu’au-delà de 2020, les moyens de lutte contre la maladie ne devraient plus être aussi disponibles qu’ils le sont actuellement.
C’est pourquoi l’ONUSIDA a adopté ces nouvelles stratégies de lutte auxquelles les médias doivent adhérer en encourageant les populations à se dépister pour connaître leur statut, selon Hugues Lago.
‘’Nous comptons également utiliser les réseaux sociaux, internet et toutes les innovations possibles, impliquer les communautés dans l’offre de service,’’, a-t-il dit, insistant sur la nécessité d’améliorer la qualité d’accès aux services sociaux.
‘’Le SIDA au Sénégal est concentré dans les populations qui n’ont pas accès aux services, et nous devons trouver ces populations pour leur offrir ces services de dépistage et les traiter et aussi intégrer nos activités avec les actions de la santé de la reproduction’’, a de son côté déclaré Safiétou Thiam, la coordonnatrice du CNLS.