A quelques jours de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 23 ans, le président du Comité d’organisation a tenu un point de presse ce mardi pour revenir sur les préparatifs. Me Augustin Senghor, président aussi de la Fédération sénégalaise de football (FSF), a révélé qu’une prime de 5 millions attend les Sénégalais en cas de victoire finale. Morceaux choisis…
‘’Nous sommes à quatre jours de l’ouverture de la CAN U23 qui se déroule à Dakar et à Mbour du 28 novembre au 12 décembre 2015. Il s’agira d’un tournoi de qualification pour trois équipes seulement aux Jeux olympiques de 2016. Dernièrement, l’Afrique bénéficiait d’une 4e carte avec un match de barrage contre un pays asiatique mais cette possibilité a été supprimée.
Nous n’aurions jamais organisé cette CAN U23 si quelque part le Championnat d’Afrique U20 ne s’était pas déroulé si bien. Puisque c’est à l’occasion d’une audience que le Président Macky Sall avait accordée à une délégation de la CAF que le Président (Issa) Hayatou l’avait sollicité pour remplacer au pied levé la RD Congo.
‘’Confirmer l’expertise sénégalaise’’
Aujourd’hui, en s’engageant à organiser ce tournoi dans la même année, ce qui n’est pas très courant en Afrique, le Président Macky Sall a voulu manifester son engagement pour le football et son développement dans son pays. C’est aussi dans ce sillage que nous nous sommes engagés, même si nous savions que ça allait être difficile de porter cette mission en tant que membre du Comité d’organisation. Il s’est agi de reconduire la même équipe qui avait organisé avec un succès remarquable pour un pays qui renouait avec ce type d’organisation après une vingtaine d’années. Et c’est à ce titre que nous pensons que réussir la passe de deux sera un défi supplémentaire à réaliser.
Nous allons travailler à cela même si nous savons que nous avons eu du retard. Cela s’explique aussi. Comme je vous l’ai dit, c’est dans un contexte particulier que le Sénégal avait accepté l’organisation. Dans le même temps, ça s’est ajouté à un agenda très chargé parce que l’essentiel des membres sont de la Fédération, du ministère (des Sports). Nous étions tous engagés dans les compétitions de nos équipes nationales. Mais il y avait cet avantage parce qu’on s’est reposés sur les acquis d’un passé récent avec cette organisation du CHAN U20 de 2015 tenu au Sénégal. Nous allons essayer de confirmer l’expertise sénégalaise et montrer qu’il y a de la qualité dans le football sénégalais pour prétendre organiser une grande CAN. Étant entendu que l’un des éléments d’appréciation, c’est sa capacité à recevoir et organiser les grandes compétitions.
Le budget
L’autre défi, c’est la participation. Nous ne l’avons jamais caché. En organisant chez nous, nous avons l’ambition de développer notre football. Si on n’arrivait à gagner (ce tournoi), ce serait une cerise sur le gâteau. Ce serait un double succès, c’est pour cela que nous nous consacrons à cela. Le Président (Macky Sall) a donné des instructions pour prendre en charge les frais d’organisation. Et lors de nos dernières réunions, les représentants du ministère nous ont confirmé les instructions pour pouvoir mobiliser le budget. Nous avions fait un budget prévisionnel de 840 millions F Cfa. Mais après arbitrage et réajustement, nous nous retrouvons avec un budget autour de 740 millions, incluant les prises en charge, les primes, l’organisation. C’est le lieu de remercier le chef de l’Etat pour avoir accepté d’investir dans la jeunesse de notre pays. J’espère qu’avec de bons résultats, nous pourrons lui exprimer toute notre gratitude.
‘’Le Sénégal se devra de rehausser son niveau de jeu pour pouvoir être à la hauteur’’
Après les jeux africains de Brazzaville, nous voulons réaliser la passe de deux encore, c’est-à-dire gagner un autre trophée, une CAN cette fois-ci. Puisqu’on pourra toujours nous retoquer que les Jeux africains, c’est des jeux. Aujourd’hui, c’est la crème qui est là, avec des équipes renforcées. Le Sénégal se devra de rehausser son niveau de jeu pour pouvoir être à la hauteur.
‘’Nous avons un autre souci’’
Nous avons un autre souci aussi, c’est celui d’assurer un succès populaire à cette manifestation. C’est pour cela que nous avons décidé de pratiquer des prix très abordables, aussi bien ici (Dakar) qu’à Mbour. C’est ainsi que pour toutes les tribunes découvertes, le tarif est à 500 F Cfa. C’est donc dans un esprit de supporters ‘navétane’ (Championnat populaire), c’est-à-dire accessible à tout le monde. Même la tribune couverte est à 1000 F Cfa, l’annexe à 2000 F. Tout ça, c’est dans le souci d’attirer le public et j’espère qu’il viendra soutenir son équipe.
Nous avons conscience - là aussi il faut qu’on l’assume -, que sur le plan communication d’avant-tournoi, le bât a blessé. Nous espérons qu’avec votre aide, nous ferons un peu de bruit autour de ce tournoi pour qu’il connaisse un succès populaire. Au moment où nous tenons ce point de presse, nous sommes en plein dans cette CAN parce que les officiels ont commencé à arriver depuis dimanche ; les arbitres sont là. Demain, toutes les équipes seront sur place, à Dakar et à Mbour. Les hôtels sont réservés même si nous avons eu du mal parce qu’ils sont remplis à cette période de l’année à Dakar. Tant mieux pour notre économie mais ça nous a créé quelques soucis pour pouvoir loger toutes ces équipes. Maintenant, ces problèmes sont dépassés, il reste la logistique.
La sécurité…
Pour la sécurité, je comprends vos soucis par rapport au contexte actuel qui concerne tout le monde. Vous l’avez remarqué lors du match retour contre Madagascar, les dispositions avaient été prises par les autorités de police et de gendarmerie pour mettre en place un dispositif très fiable. Sur cette question, je puis vous dire que c’est bien pris en compte par qui de droit.
Environnement du stade LSS
A quatre jours du tournoi, on ne peut déguerpir personne, c’est clair. Je le déplore mais c’est une situation qui est là. On en a parlé depuis des années mais elle est toujours là, on a l’impression même que ça prend de l’ampleur. On aurait préféré présenter un autre visage autour de Léopold Senghor quand on reçoit l’Afrique, mais c’est une réalité bien sénégalaise.
Les primes
Nous avons arrêté des primes dont nous avons discuté avec le staff ; par la suite, nous sommes allés le valider auprès de l’autorité. Il y a une prime de participation à côté des primes d’objectif. Quand l’équipe franchit la phase de poules, c’est un million ; 1,5 million pour la 3e place ; 2 millions pour une place en finale ; et 5 millions pour la victoire finale. La prime de participation est de 500 mille par joueur et elle sera avant le début de la compétition.
Contrat avec Puma
Nous allons jouer avec les maillots habituels de Puma. Le contrat n’est pas renouvelé, nous sommes en contact avec d’autres partenaires. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison de changer puisque nous en avons en stock. Nous venons de recevoir une nouvelle livraison. D’ici à ce que nous puissions signer avec un autre partenaire, la logique voudrait qu’on puisse faire des économies.
Les préparatifs
Nous organisons un Championnat d’Afrique et une CAN dans la même année, dans un intervalle de 6 mois, avec la même équipe. C’est vrai que nous sommes en retard mais nous avons les acquis de l’expérience récente. Nous avons aussi les structures en place. Et les soucis que nous avions lors du premier tournoi (U20) parce que nous devions tout acheter (des ordinateurs, beaucoup de matériel)… Mais comme nous savions à la fin du CHAN que ce matériel devrait être utilisé pour cette CAN, nous l’avons conservé. Il a suffi de réactiver les mécanismes. Ceux qui sont là ont l’expérience, on a travaillé en équipe, on savait ce qu’il y avait à faire. Les hôtels qu’on avait ciblés sont pratiquement les mêmes.
Vous avez remarqué vous-mêmes que la CAF n’a pas été aussi présente en terme de mission d’inspection qu’avant le Championnat d’Afrique U20 parce que simplement, ils (les inspecteurs) connaissaient personnellement le terrain. Les soucis qu’ils nous ont posés, ce sont les tableaux d’affichage, ce qui est réglé. C’est aussi l’éclairage au stade Caroline Faye de Mbour, qui était insuffisant. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’on jouera les matches très tôt. Mais l’Etat a pris des dispositions pour régler ce problème. En dehors de ça, la seule demande de la CAF qui n’a pas été satisfaite, compte tenu des délais, c’était l’ascenseur qu’on avait la volonté de doter au stade Léopold Senghor. Mais les délais de marché, vous savez comment ça se passe avec l’Etat, faisaient que c’était devenu impossible parce qu’il faut lancer un appel d’offres, l’exécuter… Nous avons du retard mais nous espérons que ce tournoi va se passer aussi bien que le CHAN U20.’’