Comme bon nombre de lutteur, Boy Niang 2 n’a pas voulu pointer le doigt à un futur adversaire. Le vainqueur de Baye Mandione qui savourait hier encore cette belle victoire, est conscient qu’il vient de franchir un nouveau palier qui lui ouvre de belles perspectives. Dans cet entretien d’après combat, il dit avoir beaucoup appris durant sa suspension et laisse le soin au monde de la lutte lui désigner, suivant une logique qui lui est propre, un potentiel adversaire. Il est aussi revenu sur son combat et sur cette victoire qu’il assimile à son « premier Bac».
Comment avez-vous construit votre victoire face à Baye Mandione ?
J’ai fait un croc en jambe puis j’ai utilisé la technique de la « chaise ». Mon adversaire a d’abord résisté. C’est ensuite que j’ai enchaîné pour le ceinturer et le terrasser aux abords des sacs.
Est-ce que vous avez bien respecté les consignes ?
Je l’ai bien respecté sinon on m’aurait reproché des choses lors de la réunion de critique. J’ai lutté suivant les consignes que l’on m’avait données. Mon entourage pense aujourd’hui que j’ai donné satisfaction.
Si vous aviez à évaluer votre parcours dans l’arène qu’est ce que vous retenez comme enseignements ?
J’ai traversé des épreuves. Nous l’avons accepté avec l’ensemble des fans. Nous avons bien géré cette période. Ce n’est pas avec gaieté de cœur que je suis resté une année sans lutter. Si l’on sait qu’il m’arrivait de lutter trois fois dans une même saison.
Vous avez sans doute des regrets ?
Il n y a pas de regrets. Nous rendons grâce à Dieu. On voit des lutteurs qui ne sont pas suspendus et qui restent une saison sans lutter. Dans le monde de la lutte, Il était nombreux ceux qui me soutenaient et ne cessaient de réclamer la levée de ma suspension. Je ne peux que leur remercier. Il faut maintenant continuer sur le chemin. J’ai beaucoup appris durant ma suspension.
On a souligné qu’Eumeu Sène vous a apporté son soutien. De quelle nature était-il ?
Eumeu Sène nous a toujours soutenus et cela avant même le montage du combat. Nous avons partagé les entraînements et il ne cessait de me donner des conseils. Lorsqu’il luttait, on était de jeunes écoliers. Son soutien a été multiforme. Au cours de ma suspension, il venait me réconforter sur le plan mental. Il m’a dit un jour qu’il est resté trois ans sans lutter. Il est un grand-frère et je le remercie pour son attachement. Je prie pour qu’il vive des lendemains meilleurs.
On a dit que vous avez pleuré après sa défaite tout en réclamant une revanche ?
Pleurer ? C’est trop dire. Mais j’ai vraiment éprouvé de la peine après le combat. C’est inexact de dire que j’ai réclamé une revanche. Je sais d’où je viens et là où je veux aller. J’ai repris mes entraînements en attendant d’avoir un prochain adversaire. Je suis prêt pour affronter tout potentiel adversaire.
Votre entourage réclame Lac de Guiers 2 et Modou Lô. Mais aussi une revanche. Zoss par exemple ?
Mon entourage en a fait cas. Mais c’était dans l’euphorie de la victoire.
N’est ce pas une façon de laver l’affront ?
Je n’ai pas subi un déshonneur après la défaite contre Zoss. C’est une défaite comme toutes les autres. Zoss est à 8 défaites. Nous avons fait nos preuves dans la lutte Nous ne faisons pas de fixation sur un lutteur. Je ne donne aucun nom. Il faut dire que la lutte obéit à une certaine logique. Je reprends mes entraînements dans deux jours.
Après le combat, vous vous êtes plaint d’une blessure. C’était à quel niveau ?
J’avais mal aux adducteurs et je marchais à peine. J’ai également reçu un coup. Cela fait parti des règles du jeu.
Certains soutiennent que vous n’êtes pas fort dans la bagarre ?
Je leur concède cela (rire). Je continue à apprendre. Les gens jugent souvent sur un ou deux combats mais nous avons appris toutes les formes de lutte. Je peux esquiver les coups de mes adversaires et utiliser au bon moment la technique.
Le promoteur Gaston Mbengue avait l’intention de vous opposer à Papa Sow. Etes-vous prêts pour l’affronter ?
Que ce soit lui ou un autre, je n’ai pas à le dire. Si la logique du moment le permet, nous allons lutter avec lui.
On vous taxe de lutteur attentiste. Est-ce le cas ?
J’attends mais j’attaque quand il le faut. C’est moi qui ai attaqué Baye Mandione. La lutte c’est à la fois la stratégie, la lutte et la bagarre. L’essentiel, c’est la victoire finale et nous l’avons obtenu.
Tyson a l’habitude d’appeler les lutteurs pikinois lors de leurs combats. Est-ce que vous avez reçu ses conseils?
On n’a cette fois pas eu de contacts avec lui. Mais nous sommes de tout cœur avec lui et prie pour sa victoire et celles de tous les lutteurs Pikinois.
Pensez vous que le pikinois Ama Baldé a des chances contre son prochain adversaire Malick Niang ?
Ama Baldé est un champion et il va travailler sur tous les plans. Aussi bien la lutte que la bagarre.
Vous avez promis de montrer un autre visage de Boy Niang ?
C’est ce que j’ai fait durant le combat. J’ai senti que les supporters avaient la nostalgie de Boy Niang. J’ai répondu à leurs attentes.
Selon vous, qu’est ce qui a manqué à Baye Mandione ?
C’est un bon lutteur et je pense que son entourage doit l’encourager et le soutenir davantage. La lutte est ainsi faite. Il faut que les Thiaroyois lui aident à se relever. Il a fait ce qu’il fallait faire mais c’est la victoire est du ressort du bon Dieu.
Vous venez d’appeler votre adversaire Baye Mandione qu’est ce que vous vous êtes dites ?
Il m’a encouragé et il a bien apprécié les propos que j’ai tenus à son égard après le combat. Baye Mandione dit être soulagé en m’écoutant.
Vous comptez maintenant décrocher le bac ?
Je ne l’ai pas encore passé. J’entends le faire et je vais m’y pencher. J’ai obtenu le premier bac, il me reste le second.