Le congrès extraordinaire annoncé par les Réformateurs n’intéresse pas le camp de Abdoulaye Wade. Le Pds ne veut pas répondre à quelqu’un qui est exclu de ses rangs et attend la suite.
L’annonce de la tenue d’un congrès extraordinaire par Modou Diagne Fada et Cie laisse les pro-Wade indifférents. Joint par téléphone, le porte-parole du Parti démocratique sénégalais dit : «Nous n’avons rien à dire. Aucun commentaire. On verra après le Magal.» Son camarade Mayoro Faye a embouché la même trompette de l’indifférence : «Nous n’avons pas de commentaire à faire par rapport à ce qu’ils prévoient de faire. Cela ne nous intéresse pas, ça ne nous concerne pas.» Il a tout de même lâché quelques petites phrases au bout du fil : «Nous nous occupons du Pds et lui il n’est plus du Pds. La réalité du terrain est tout autre. Cela ne nous empêche pas de dormir. Cela ne regarde que lui, c’est son problème. Il n’est plus du Pds, il n’a qu’à raconter toutes les histoires, tous ses cauchemars.»
Les Réformateurs disent avoir réuni les 2/3 des fédérations du Pds, comme le disposent les textes du parti. En effet, Alioune Souaré expliquait dans Le Quotidien d’hier que l’article 14 des statuts stipule : «L’instance suprême du parti est le congrès qui se tient au moins une fois au cours de chaque législature en session ordinaire ou extraordinaire sur convocation du secrétaire général national ou du bureau politique. En cas de défaillance, il est convoqué en session extraordinaire par les 2/3 des fédérations.»
Ce congrès annoncé est une autre bataille de la guerre sans merci entre Réformateurs et Conservateurs. L’Assemblée nationale a été le premier théâtre des opérations avec le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. Le bureau de l’Assemblée a tranché en faveur du camp de Fada. Mais Oumar Sarr, Aïda Mbodj et Cie n’entendent pas avaler cette pilule. Après avoir perturbé l’installation des commissions, les pro-Wade avaient envisagé de le faire pour la plénière de mercredi. Une mobilisation suspendue, selon un communiqué du Pds et de ses alliés, après que des «compatriotes crédibles ont entrepris une médiation destinée à ramener le calme et la sérénité à l’Assemblée nationale par le rétablissement de l’opposition dans ses droits à disposer de son groupe parlementaire».