La septième réunion du Groupe consultatif Sénégal a enregistré un franc succès hier, lundi, à Paris. Les partenaires financiers du Sénégal ont été plus que généreux en s’engageant pour 3729 milliards de FCfa alors que le Sénégal les sollicitait pour quelque 1853 milliards de FCa, représentant le gap de financement public destiné au financement du Plan Sénégal émergent(Pse).
Paris - C’est l’aboutissement de plusieurs mois de travail, de polémique autour d’un plan qui aura mobilisé beaucoup de ressources financières et humaines. Au finish, objectifs largement atteints pour le Sénégal auprès de la communauté des bailleurs de fonds. Les financements obtenus hier, lundi, dans la capitale française lors de la rencontre du Groupe consultatif pour le Sénégal présidée par le Président Macky Sall, dépassent de très loin les objectifs de 1853 milliards que le gouvernement sénégalais était allé solliciter auprès de ses partenaires financiers pour combler ce gap. La confiance renouvelée des bailleurs et leur conviction dans le Plan Sénégal Emergent (Pse) se sont finalement traduites par des engagements de financement de 3729 milliards de FCfa.
Ces engagements nouveaux viennent s’ajouter aux 2056 milliards de FCfa d’engagements en cours, soit un total des engagements financiers publics de 5785 milliards de FCa compte non tenu des 4202 milliards de FCfa engagés par l’État du Sénégal. En gros, le total des financements acquis pour le Sénégal s’élève à 9988 milliards de FCfa dans le cadre du financement du Pse sur cinq ans.
C’est un Macky Sall heureux et fier qui a déclaré, lors d’un point de presse à l’issue de la rencontre : « Ce résultat ne vise qu’un seul objectif, le bien être des Sénégalais. » Et d’ajouter que « cet effort des partenaires financiers est un encouragement pour ce que nous faisons en matière de réformes, notamment dans le cadre de la transparence et la gouvernance. »
Rappelons que le Pse repose sur trois piliers qui devraient, par leur synergie, créer les conditions vers l’émergence. Il s’agit de la transformation structurelle de l’économie et la croissance ; la promotion du capital humain, la protection sociale et le développement durable ; la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité.
Dans ce cadre, un programme d’investissement phare met le focus sur un plan d’actions prioritaires qui porte sur 27 projets d’envergure disposant d’une capacité à influer sur l’économie. Des actions portant sur des secteurs clé comme l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, le tourisme, entre autres, susceptibles d’être des locomotives de la création d’emplois.
Reste le plus dur Autour de la table des partenaires financiers du Sénégal, la Banque mondiale, la Bad, la Banque islamique de développement(Bid), le Pnud, entre autres institutions.
D’ores et déjà, le Pnud, en plus d’apporter son expertise au mécanisme de mesure et de suivi des progrès réalisés pour l’atteinte des objectifs dénommé « delivery unit », promet des financements de l’ordre de 110 milliards de FCfa dans le cadre du Pse, selon son directeur régional, Abdoulaye Mar Dièye. Pour lui, « Le document de stratégie qui nous est présenté pose avec séquence et cohérence les fondements de l’émergence. »
Il n’a pas, cependant, manqué d’attirer l’attention sur des préalables « qui sont des impératifs dont on ne saurait faire l’économie et qui sont au demeurant des facteurs déclencheurs, d’accélération, d’adhésion et de soutenabilité de l’émergence. » Le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, est allé dans le même sens en estimant que « La réussite du Pse exigera une utilisation efficiente des ressources mobilisées, ce qui rassurera non seulement l’ensemble des partenaires mais aussi la population sénégalaise. »
Une autre façon de rappeler, en perspective, qu’une une chose est de mobiliser les ressources, une autre est de les utiliser de manière optimale. Car dans cette expédition de Paris, l’Etat sénégalais est parti pour faire une formidable moisson de ressources financières au terme, ce mardi, du Forum des investisseurs privés pour le Sénégal qui compte mobiliser auprès de ces derniers, quelque 1111 milliards de financements pour des projets privés des secteurs prioritaires.