La capitale du Mali, Bamako, a été secouée vendredi 20 novembre par une prise d'otages, menée par de présumés jihadistes à l’hôtel Radisson Blu. On déplore au moins 27 morts. Pourtant, en juin dernier, un accord de paix avait été signé entre le gouvernement et certains groupes rebelles. Malgré cet accord, la violence se poursuit.
Plus de neuf heures d'angoisse ce 20 novembre à Bamako. L'attaque a commencé à 7h du matin et s'est achevée à 16h, suite à l'intervention des forces de sécurité maliennes. Les opérations de sécurisation se sont poursuivies jusque tard dans la soirée. Trois des assaillants sont morts, l’un d’entre eux s’étant fait exploser. Les forces maliennes ont été aidées par des militaires étrangers, présents au Mali, en raison de la crise qui touche le pays depuis 2012.
L'attaque s’est déroulée dans un hôtel de luxe, le Radisson Blu, qui a d'abord été pris d'assaut par des hommes armés. Ces assaillants ont pris en otage 170 clients de l’hôtel de 14 nationalités différentes. Ce lieu a l'habitude d'accueillir des étrangers et d'héberger des conférences internationales. Les hommes armés se sont concentrés au « 7ème étage et ont tiré dans les couloirs », raconte une source sécuritaire. Puis, au fil de la journée, les clients ont été évacués par petits groupes par les forces de sécurité. L'opération a pris fin au bout de sept heures. Au moins 27 personnes, dont un ressortissant sénégalais, ont trouvé la mort lors de l’attentat.
En fin d'après-midi, selon un document sonore diffusé en soirée par la chaîne qatarie al-Jazeera, le groupe de Moktar Belmokhtar, al-Mourabitoune, a revendiqué la prise d'otages. Ce groupe, affilié à Al-Qaïda, « est sans doute à l'origine » de l'attaque, a déclaré Jean-Yves Le Drian dans la soirée.
Réactions rapides des autorités maliennes et de la communauté internationale
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, était au Tchad au moment de la prise d'otages. Il participait au sommet du G5 Sahel sur la sécurité. Il a aussitôt interrompu son séjour. Le président malien a salué « le professionnalisme des forces de défense et de sécurité du Mali ». Il a aussi remercié les pays étrangers qui ont aidé les forces de sécurité maliennes. Au moment d'ouvrir le sommet, l'hôte tchadien Idriss Déby est revenu sur l'attaque de Bamako et a condamné « de la manière la plus ferme cet acte barbare qui n’a aucun lien avec la religion ».
A Paris, François Hollande a promis quelques heures après la prise d'otages le soutien de la France et a affirmé que Paris était « disponible » auprès de l'« ami malien » auquel il a renouvelé « toute (sa) solidarité et tout (son) soutien ». « Nous devons encore une fois tenir bon » face à « cette présence barbare », a déclaré le président. Aux ressortissants français au Mali, il a recommandé de contacter « l'ambassade de France pour être protégés » et de « prendre toutes les précautions ».
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a de son côté condamné dans la soirée une « attaque terroriste odieuse ». Vendredi soir, la Maison Blanche a pour sa part condamné avec « la plus grande force » l'attaque terroriste perpétrée contre l'hôtel de Bamako.