L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé avoir décidé d’engager un processus de promotion d’un protocole relative à l’élimination de toutes les formes de commerce illicite de tabac, pour sa ratification par les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique monétaire ouest-fricaine (UEMOA).
A ce jour, seuls 4 pays de la région africaine de l’OMS figure parmi les 11 pays ayant ratifié le protocole dans le monde, a confié la représentante résidente de l’OMS à Dakar, Françoise Bigirimana, à l’ouverture d’un atelier régional de sensibilisation consacré à la question.
Le Gabon, la République Démocratique du Congo, le Burkina Faso et le Mali ont ratifié ce protocole adopté en 2012, à Séoul (Corée du Sud), par la Conférence des parties à la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, qui propose d’éliminer toutes les formes de commerce illicite de produits de tabac.
Le commerce illicite des produits du tabac constitue ainsi "une grande préoccupation à l’échelle internationale et reste une véritable menace pour la santé publique", a relevé Mme Bigirimana.
"Il (commerce illicite) rend les produits du tabac plus accessibles et abordables et par conséquent maintient l’épidémie de tabagisme en contournant les politiques de contrôle du tabac", a ajouté la Représentante résidente de l’OMS.
L’expérience de plusieurs pays dont le Kenya montre que le suivi et la traçabilité des produits du tabac permettent de réduire la contrebande et de récupérer d’importantes ressources financières qui pourraient constituer un manque à gagner pour les budgets des Etats, a-t-elle soutenu.
De cette manière, le Kenya a vu ses ressources augmenter de 300% en une année suite à la mise en œuvre du système de suivi et de traçabilité, selon la représentante de l’OMS.
Dans le cadre de l’élaboration de ce protocole, l’OMS a mis en place un ensemble de mesures pour contrôler toute la chaîne de la contrebande de tabac depuis la production de cigarettes jusqu’à la distribution.
"Des systèmes seront mis en place pour suivre les cigarettes. Ainsi lors de la distribution, les Etats pourront contrôler si les cigarettes distribuées sont légales ou pas", a expliqué Mouhamed Ould Sidy Mouhamed du Programme de lutte antitabac de l’OMS.
L’entrée en vigueur de ce protocole permettra aux pays qui le mettront en œuvre de "contrôler facilement si le tabac qui se trouve chez le boutiquier ou dans un autre point de vente est légal", a-t-il dit.
Avec l’entrée en vigueur de ce protocole, "les pays auront tous les instruments pour vérifier la légalité du circuit de distribution des tabacs et en même temps contrôler toute la chaine jusqu’à la commercialisation, a relevé Mouhamed Sidy.
L’agence onusienne propose également aux Etats dans ce protocole de prendre des pénalités pour décourager les contrebandiers et maîtriser le flux de distribution des cigarettes au niveau des pays.
Il s’agit dans le même temps de "contrôler les crimes organisés qui servent à financer les activités sources d’insécurité dans la région africaine", a-t-il fait valoir.
Cet atelier régional multi-pays de sensibilisation regroupe à Dakar, pour trois jours, des représentants de 8 pays de la CEDEAO et de l’UEMOA pour s’imprégner du contenu du protocole.