Comme prévu, l’exercice 2015/2016 de la campagne de commercialisation agricole a officiellement démarré hier, mardi 16 novembre, sur toute l’étendue du territoire national. Dans la région de Kaolack, elle est marquée, cette année, par la première réunion du Conseil d’administration de la Fédération nationale des opérateurs privés, stockeurs et transporteurs (Fnosp/t). Elargie aux membres et autres personnes ressources de la filière arachide, cette rencontre a surtout été convoquée pour effectuer les derniers réglages avant la plénitude des opérations.
Même si au niveau de certains points de collecte les transactions entre producteurs et opérateurs se poursuivent, et que dans d’autres les opérations de désherbage et de confection des sites se prolongent encore, le bureau national de la Fnosp/t fait tout pour effacer tous les maux ayant empiété, par le passé, sur la bonne marche de ces moments d’échanges et de commerce. Sa rencontre d’hier a en effet suscité divers intérêts. Mais dans l’ensemble, les relations avec les sociétés huilières, la question des financements, les taux d’intérêts exigés au niveau des institutions financières ont été les thèmes sur lesquels les acteurs ont longuement échangés.
Ainsi pour cette année, les opérateurs privés et stockeurs se sont engagés à corriger ou faire corriger les vieilles pratiques auxquelles les entreprises huilières se sont toujours livrés, à travers le système «carreaux usine». Il faut le souligner, les opérateurs, dans leur ensemble, ne veulent plus de ce système qui ne faisait que ralentir les opérations commerciales. Car, estiment-ils, la pratique du système de «carreaux usine» n’est pas souvent rentable pour eux en ce sens que beaucoup d’opérateurs restaient plusieurs jours, voire des semaines sans recevoir leurs chèques ou parfois même accusaient des bons impayés au sein de ces entreprises.
C’est pourquoi ils en appellent à la mise en place désormais d’un nouveau système de commercialisation revolving, autrement dit, disposer de leurs chèques au plus tard 48h après la livraison. Avec les banques et autres institutions financières, les opérateurs entendent développer une nouvelle stratégie dans laquelle ils auront le privilège de recevoir de l’argent à chaque fois qu’ils le souhaitent, mais suivant un taux d’intérêt compétitif. Car, même si du coté de l’Etat on avance des taux intercalés entre 13 et 6%, les opérateurs et stockeurs privés souhaiteraient une révision de cette tendance à la baisse et la fixation d’un taux capable de couvrir toutes les dépenses effectuées à partir du point de collecte jusqu’à l’usine.
Concernant les autres unités industrielles, ils se disent confiants par rapport aux prévisions annoncées. Comme il est le cas avec «Copeol» qui dit avoir mobilisé toutes les ressources financières pour honorer ses engagements en termes de commercialisation et «Suneor» qui prévoit de prendre en moyenne 60.000 tonnes cette année. Parlant de la date du 16 novembre fixée cette année pour le démarrage de la campagne, et qui a d’ailleurs soulevé toute une polémique dans les milieux paysans, ils ont réitéré leur volonté de soutenir l’Etat dans la lutte contre le marché noir et la traque des opérateurs véreux qui se font d’énormes économies en achetant à des prix inférieurs à celui fixé sur le marché national.