Sahré Bocar, un village de l’arrondissement de Koumbal, dans la région de Kaolack (centre), a décidé d’interdire les mariages précoces, pour intensififier la lutte contre ce phénomène, a appris l’APS.
Tous les enfants ont désormais la possibilité d’achever ses études secondaires dans ce village qui interdit les mariages "avant l’âge de dix-huit ans", a dit Mamadou Diallo, l’imam de Sahré Bocar, samedi, lors d’un panel sur l’excision des filles.
A l’initiative de l’ONG Tostan et du projet ORCHID, intervenant dans la mise en place de programmes de renforcement des capacités communautaires, ce panel a été présidé par le sous-préfet de Koumbal, Mamadou Thiam, en présence d’une invitée de marque, en l’occurence la princesse Mary du Danemark.
"Avant l’abandon du mariage précoce à Sarhé Bocar, les filles étaient mariées entre 12 et 14 ans. Mais aujourd’hui, toutes les femmes sont capables de s’occuper de leurs enfants et elles évitent les complications qui découlent des grossesses précoces", a ajouté l’imam.
Selon lui, les mariages précoces ont engendré "un grand nombre de problèmes" à Sahré Bocar, avant l’arrivée de l’ONG Tostan.
Aussi les habitants de Sahré Bocar ont-ils réaffirmé leur engagement d’accorder aux jeunes filles la possibilité de se consacrer en priorité à leur scolarité, si l’on en croit le religieux.
Le chef du village de Sahré Bocar, Amadou Bâ, s’est lui félicité de la collaboration entre Tostan et sa communauté, qui a "changé radicalement" la localité.
"Nous ne pratiquons plus l’excision, ni le mariage précoce des filles, deux coutumes qui étaient très répandues avant l’arrivée du programmes" mis en oeuvre par Tostan, a expliqué M. Bâ.
Les aspects éducationnels de ce programme de renforcement des capacités communautaires (PRCC) ont impacté à plusieurs niveaux sur la communauté de Sarhé Bocar, a pour sa part relevé la coordonnatrice régionale de l’ONG Tostan à Kaolack, Rose Diop.
"Les séances sur l’hygiène ont bouleversé le comportement des membres de la communauté’’ au point de changer "leur environnement, leur attitude vis-à-vis de l’argent et leur projet (...)’’, a-t-elle soutenu.
"Tous les enfants du village sont inscrits à l’école et leurs parents sont impliqués dans le suivi scolaire. La vision des habitants de Sahré Bocar est pratique et vise à consolider le développement de la communauté", a souligné Mme Diop.