Des efforts de sensibilisation et de plaidoyer sont menés dans le sens de la lutte pour éviter les accidents de la route, mais la situation est toujours préoccupante. Lors de la célébration de la Journée mondiale du souvenir des victimes de la route, le secrétaire général du ministère des Infrastructures et des transports est revenu sur les statistiques qui montrent que les efforts de lutte contre ce fléau doivent être maintenus et accentués.
C’est une hécatombe : Au Sénégal, 518 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route en 2014. Ces statistiques ne prennent pas en compte les victimes qui traînent un handicap. Lors de la célébration de la Journée mondiale des victimes des accidents de la route, le secrétaire général du ministère des Infrastructures, du désenclavement et du transport terrestre est revenu sur des statistiques qui donnent le vertige. Selon Aubin Jules Sagna, «77% des morts sur la route ont entre 15 et 59 ans, 35,2% des personnes décédées ont entre 30 et 44 ans». De même, il souligne que les enfants de moins de 12 ans représentent 15% des personnes tuées dans ces circonstances, soit en moyenne 50 enfants par an, ces 10 dernières années. D’après lui, «ces statistiques montrent à suffisance le coût social et économique qu’entraînent les accidents de la route». Dans ses explications, il relève que «les plus touchés sont les pères et mères de famille en pleine activité».
Dans la même veine, M. Sagna a fait savoir que l’exploitation des données de l’accidentologie au Sénégal a montré qu’il y a une forte exposition des piétons au-delà des raisons liées à la fatigue des conducteurs et à l’excès de vitesse entre autres. «Le conflit entre véhicules et piétons est le plus présent dans la fiche d’accident avec 45%», a-t-il dit. D’après le secrétaire du ministère des Infrastructures et des transports terrestres, c’est une nécessité d’accentuer les efforts pour la sécurité routière et éviter au maximum les accidents. A l’en croire, c’est tout le sens des mesures prises par le gouvernement pour «l’amélioration du système de collecte des infos, la mise en phase d’une application audiovisuelle pour l’évaluation des candidats à l’examen du permis de conduire, la sécurisation et la numérisation des titres de transport avec notamment le permis à points». Selon lui, l’un des objectifs du gouvernement est de réduire les accidents de la route de 37% d’ici 2020.
Revenant sur le sens de cette journée, Aubin Jules Sagna a soutenu que c’est non seulement un moment de sensibilisation pour amener les usagers de la route à avoir les bons comportements pour éviter les accidents, mais aussi «c’est une occasion d’attirer l’attention des Sénégalais sur l’ampleur des dommages émotionnels, sociaux et économiques causés par les accidents de la route». «Le chagrin et la détresse des personnes victimes et de leurs familles sont d’autant plus intenses que beaucoup parmi les victimes sont des jeunes en pleine capacité de servir leur Nation. Ce qui est le plus regrettable, c’est le constat que beaucoup de ces accidents auraient pu être évités», s’est-il désolé. Conscient du fait que les personnes victimes d’accidents ont souvent le sentiment de n’avoir pas reçu le soutien approprié, M. Sagna pense que «cette journée répond à un grand besoin des victimes de voir leur souffrance et leur désarroi entendus et reconnus par toute la société et surtout par les autorités».