Le rapport 2015 de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) et du Groupement d’étude de l’enseignement de la population (GEEP), sur le Sénégal risque de donner des sueurs froides aux parents d’élèves. Selon cette publication officielle, 1971 cas de grossesses ont été constatés en milieu scolaire au cours des trois dernières années. Mais ce qui est grave, c’est que parmi les auteurs de ces grossesses, les élèves entre eux, constituent 49 %, suivis des étudiants pour 11 %, alors que les enseignants sont au bas de l’échelle avec 2,2 % d’entre eux.
C’est un accablant rapport que celui de juin 2015 rendu public par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) et le Groupement d’étude de l’enseignement de la population (GEEP) sur les grossesses en milieu scolaire. En s’exprimant sur cette question hier, mercredi 11 novembre, lors d’une rencontre organisée par les intervenants du projet d’éradication des grossesses en milieu scolaire, Abdou Salam Dem, président de la Commission scolaire de la Commune de Sicap Mbao et ancien proviseur du lycée de Thiaroye d’alerter que ledit rapport révèle que les élèves du premier cycle, de la 6ème à la 3ème, constituent 71,9 % des cas de grossesse dans le milieu scolaire alors que les élèves de la seconde à la terminale font 28,1 % des cas.
Sur l’âge des élèves mises en état de grossesse, 45 % d’entre elles, ont entre 15 et 17 ans, 31 % entre 15 et 16 ans et 24 % entre 18 et 19 ans. Le tollé général soulevé par ce rapport, c’est quand il met en exergue les auteurs de ces grossesses inopportunes. Les élèves entre eux sont désignés comme les plus grands responsables avec 49% des cas. Talonnés de près par les étudiants qui sont à 11 % alors que les jeunes en général font 8,10 % des cas. Les enseignants sont au bas de l’échelle avec 2 % des responsabilités.
Poursuivant ces récriminations, le président de la Commission éducation de la commune de Sicap Mbao, rapporte aussi que le rapport a révélé que parmi les motifs des déviances qui ont causé la perte des jeunes filles enceintées, les besoins d’argent et l’environnement scolaire sont les causes de leurs grossesses. Il se trouve aussi que les cours sur l’éducation à la vie sexuelle ne sont pas développés à l’école. Pis, à la maison également, les parents abordent à peine ce sujet qui demeure tabou, avec leurs enfants vivement exposés aux méfaits des nouvelles technologies outils de télécommunication tels qu’Internet, les téléphones portables et les films télévisés trop souvent portés sur le sexe.
Analysant ce phénomène, l’ancien proviseur du lycée de Thiaroye déplore la part réservée à l’éducation sexuelle jugée faible dans le programme scolaire. Tout comme l’abandon des leçons des morales dans les cours avec des thèmes à discuter entre l’enseignant et chaque élève des classes. Des bases qu’on aurait dû continuer jusqu’à présent–a–t-il ajouté avant d’inciter ses collègues à se battre pour qu’il y ait 0% des enseignants impliqués sur les cas de grossesses. Un sujet qui interpelle les syndicats d’enseignants et les autorités.