Le président Macky Sall a, au nom des 15 pays membres de la Cédéao, invité les dirigeants européens à avoir "une approche globale, durable et concertée" de la migration, pour "maîtriser" les flux de migrants, lors d’un sommet sur le sujet, mercredi, à La Valette (Malte).
Le président en exercice de la Cédéao a aussi appelé les chefs d’Etat et de gouvernement des pays d’Afrique et d’Europe à "favoriser une prospérité partagée pour arriver à une meilleure maîtrise des flux migratoires".
La concertation sur les politiques migratoires est une nécessité, vu "les particularités entre l’Europe et l’Afrique", a ajouté Macky Sall dans une allocution donnée au nom de ses pairs de la Cédéao.
Les "sacrifices communs", "la coopération intense qui nous lie", "la proximité" et "le brassage biologique" sont des facteurs qui "obligent" Africains et Européens à avoir "approche concertée" sur la migration, a-t-il souligné en présence de nombreux chefs d’Etat d’Afrique et d’Europe.
Au sommet sur la migration organisée par la Commission européenne ont participé aussi, côté africain, les présidents Ali Bongo (Gabon), Idriss Déby (Tchad), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Thomas Yayi Boni (Bénin), Michel Kafando (Burkina Faso), parmi d’autres.
L’Europe est représentée par des dirigeants de pays membres de l’Union européenne (UE) et d’autres Etats d’Europe invités : le président François Hollande (France), la chancelière Angela Merkel (Allemagne), les Premiers ministres David Cameron (Royaume-Uni) et Alexis Tsipras (Grèce), entre autres.
"Une fin en soi"
Macky Sall a par ailleurs loué "les efforts de l’Europe pour accueillir des réfugiés forcés de quitter leur pays à cause de la guerre".
La migration n’était pas "une fin en soi" pour l’Afrique de l’Ouest, a-t-il souligné, faisant valoir que les pays de la Cédéao ont "besoin de toutes [leurs] forces et de toutes [leurs] intelligences".
En évoquant le sort des nombreux migrants noyés en mer en tentant de rejoindre d’autres pays ou continents, le président en exercice de la Cédéao a invité ses pairs d’Europe et d’Afrique à opposer à "l’appel illusoire du grand large" (la mer ou l’océan, Ndlr) le développement de projets économiques capables de fixer les potentiels candidats à la migration dans leur pays.
Il a donné l’exemple du projet "Terres fermes" qu’envisage de dérouler son gouvernement, pour employer "des millions de jeunes dans l’exploitation de domaines agricoles".
Faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base (santé, éduction, etc.) est également de nature à réglementer la migration et à éradiquer "l’émigration clandestine", selon Macky Sall.
Le sommet de Malte sur la migration prendra fin jeudi. Il sera ponctué d’une séance de travail des dirigeants africains et européens prévue juste après l’ouverture du sommet et de "rencontres bilatérales".
Au second jour du sommet, jeudi, à 9h (8h GMT), la Commission de l’UE va lancer un "fonds fiduciaire", qui sera alimenté par ses 28 membres, pour faire face à l’afflux de migrants en situation irrégulière provenant d’Afrique.