Les filles restent confrontées à des problèmes de maintien et de réussite, malgré une inversion de la tendance, qui fait que leur effectif est maintenant supérieur à celui des garçons dans les écoles, a relevé mercredi l’inspecteur d’académie de Tambacounda Alassane Niane.
’’Aujourd’hui, au niveau de l’accès, nous avons pu inverser la tendance, parce que dans notre région comme partout ailleurs au Sénégal, nous avons constaté que l’effectif féminin est supérieur à celui des garçons’’, a dit M. Niane qui prenait part à la cérémonie d’ouverture de la journée nationale de l’éducation des filles.
La manifestation organisée au conseil départemental de Tambacounda, a regroupé des acteurs de l’école, des élus locaux, entre autres. L’édition de cette année est axée sur le thème ’’Promouvoir l’éducation des filles et l’inclusion des enfants à besoins éducatifs spéciaux pour une éducation équitable et de qualité au service du développement durable : la réponse du Sénégal’’.
Il a été abordé à travers une table ronde regroupant, entre autres, la responsable du bureau genre de l’inspection de l’éducation et de la formation de Tambacounda, Coumba Tandian, le directeur du CAOSP, Fall, la directrice du CRETEF, l’inspecteur Assane Mbengue, de l’Inspection d’académie, etc.
Pour l’inspecteur d’académie, cet effectif des filles qui dépasse celui des garçons est à y regarder de très près, ‘’l’arbre qui cache la forêt’’, puisque par rapport à la finalité de l’accès qui est la réussite, certains indicateurs, notamment le taux de réussite sont ’’trop bas par rapport à celui des garçons’’.
Toutes choses qui l’amènent à dire que la ‘’problématique majeure’’ porte sur comment promouvoir l’éducation des filles, mais aussi assurer leur maintien dans les structures scolaires et cultiver chez elles l’excellence. Cela, en vue de leur ‘’réussite massive’’.
Il a salué, en passant, l’action de l’Association des femmes enseignantes qui ’’ne ménage aucun effort pour la promotion de l’éducation de filles’’.
La conseillère départementale, Aminata Djigo a, pour sa part, loué le ‘’grand pas’’ qui a été franchi par l’Etat du Sénégal, qui en expérimentant les collèges de proximité, ‘’a permis à beaucoup de filles d’accéder à une éducation de qualité’’.
A titre illustratif, Mme Djigo qui avait dirigé un projet de l’USAID en faveur de l’enseignement moyen, a noté qu’ ‘’en 2000, les deux régions de Tambacounda et Kédougou réunies comptaient 12 collèges’’.
Citant l’inspecteur d’académie, elle a ajouté qu’aujourd’hui, tous les quatre chefs-lieux de département de la région de Tambacounda totalisent plus de 12 collèges.
En mettant en place des collèges de proximité, l’Etat a évité beaucoup de cas d’abandons chez les filles, a-t-elle relevé, racontant le cas d’une trentaine de filles de la commune de Moudéry qui, par le passé, avaient du arrêter leur études, après avoir obtenu l’entrée en 6-ème.
Dès lors que pour continuer leurs études, ces filles devaient aller dans des centres urbains assez lointains comme Diawara, Bakel ou autres, leurs parents avaient fait le choix, pour les protéger, de ne pas les envoyer en ville, qui représentait à leurs yeux ’’une source de perdition’’.
Le taux d’achèvement est un ’’défi majeur’’, les filles sont ’’très présentes à l’école, mais elles ne terminent pas l’école’’, a dit Mme Djigo, soulignant la nécessité de ’’faire en sorte que toute fille qui entre (à l’école) n’en ressorte qu’après avoir eu le bac’’.
’’La problématique du maintien et de la réussite des filles, est un enjeu de développement’’, a-t-elle poursuivi, non sans relever des obstacles d’ordre culturel qui jalonnent le chemin du maintien des filles à l’école.
Concernant les enfant à besoins éducatifs spéciaux, le directeur du Centre académique de l’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP) Mamadou Fall a, tout en notant une ’’volonté réelle de l’Etat de rendre l’éducation équitable et de donner à tous les élèves la chance de réussir’’, précisé que les efforts faits dans ce domaine sont ’’surtout (concentrés) dans la région de Dakar et relativement dans la région de Thiès’’.