Conçu par le Grand Théâtre National, et l’association Casa Karonghène Culture, et prévu 12 au 15 novembre, le programme «Casamance, conte-moi le passé, écrivons l’avenir» a été présenté à la presse, hier, mardi 10 novembre au Grand Théâtre National. En présence de l’administrateur des lieux, Keyssi Bousso et du secrétaire de l’association des métiers de la musique (Ams), Guissé Pène. L’objectif, au cours de ces 4 journées, consiste entre autres à revaloriser les productions culturelles et les «entreprises créatives locales (re)naissantes».
L’intitulé de cet événement qui se mijote en ce moment au Grand Théâtre National est assez poétique, car voilà ce que dit textuellement la banderole : «Casamance, conte-moi le passé, écrivons l’avenir». Décortiqué par le président de la Commission scientifique, Malamine Kourouma, cela signifie que traumatisée par un conflit trentenaire, la Casamance, «va devoir se réconcilier avec son histoire et avec son passé», dans un contexte où comme il dit, «l’espoir est immense».
Prévue du 12 au 15 novembre, toujours au Grand Théâtre, la manifestation se résume à toute une série d’activités culturelles, avec au menu de ce jeudi 12 novembre le vernissage d’une exposition d’art contemporain, une cinquantaine de toiles réalisées par une vingtaine d’artistes plasticiens, l’exposition d’instruments traditionnels typiques de la Casamance, et l’ouverture de la foire commerciale. Ensuite, il y a la soirée culturelle de ce vendredi 13 novembre, en plus de la conférence du samedi 14 novembre qui sera suivie d’un panel animé à la fois par le Pr Malamine Kourouma, le Pr Seyni Sadio et le Gouverneur Saliou Sambou, et où l’on parlera surtout des «aspects socio-culturels» de la Casamance, et de la façon dont ils pourraient contribuer à une «paix définitive maintenant». Voilà pour le programme de ces quatre journées, annoncé hier, mardi 10 novembre, au cours d’une rencontre entre journalistes et organisateurs.
Hamidou Kane, de la direction artistique du Grand Théâtre, annonce aussi que les 8 troupes de danse sélectionnées, 4 de Sédhiou dont l’Ucas Band, et les 4 autres qui viendront de Ziguinchor, avec le groupe Fogny par exemple, ont été réquisitionnées pour jeudi et vendredi, sans parler de ces troupes casamançaises installées à Dakar comme le Batiyaye de Thiaroye, et qui seront, elles aussi, de la partie.
Hamidou Kane parle encore de ces 2 fresques, montées pour l’occasion : une sur l’histoire de Sédhiou et de Ziguinchor, l’autre sur un peu toutes les danses que l’on retrouve à Sédhiou.
Pour Mamadou Diallo, le coordonnateur de ce projet qui bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication, ce serait tant mieux si cet événement, que tout le monde devrait pouvoir s’approprier selon lui, permettait d’ «ouvrir une fenêtre sur la paix». Sans vouloir jouer les devins, l’avenir, dira-t-il encore, c’est ce que nous en ferons ou «ce que nous construirons ensemble». Pour quelqu’un comme le président de la Commission artistique, Noël Cissé, l’avenir, ce serait plutôt «l’emploi des jeunes». «Il est temps, dira-t-il encore, que la Casamance sorte de son silence ». Et quand on le renvoie à l’intitulé de cette manifestation, il explique brièvement que la Casamance va devoir réécrire son histoire si elle «veut aller de l’avant», sinon elle restera figée.