Le chef de l’Etat a servi hier... du Bush aux militaires lors de la célébration de la Journée des forces armées : Il a décidé de prendre les armes pour mener la guerre du «Bien contre le Mal».
Macky Sall a l’eau à la... Bush en décidant de reprendre la rhétorique américaine sortie lors des attentats du 11 septembre pour son combat contre les djihadistes. «Nous devons nous organiser pour mener cette guerre qui est juste, car elle est celle du Bien contre le Mal, celle de la liberté contre la tyrannie», avance Macky Sall. Dans son discours sur l’Etat de l’Union le 29 janvier, George Bush dénonçait un «Axe du mal» qui comprend, selon lui, l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord. La formule qui fait écho à la fois à l’«Axe» de la Seconde guerre mondiale (Allemagne, Italie, Japon...) et à l’«empire du Mal» (l’Urss) dénoncé par Ronald Reagan a pour objet de simplifier le tableau des ennemis de l’Amérique.
Chez Macky Sall, la guerre contre les jihadistes mérite une résonance bien particulière. Même s’il soutient que «ce n’est pas de la paranoïa», il a servi hier un discours anti-djihadiste au camp Dial Diop lors de la Journée des forces armées célébrée après son speech du lundi lors du Forum paix et sécurité. Il dit : «La menace la plus aiguë reste assurément le terrorisme djihadiste, plus particulièrement, ces forces obscurantistes qui mènent contre le monde libre une véritable guerre totale, au sens militaire du terme.» Cette «guerre totale» s’explique par la capacité de nuisance des forces du mal : «Elles tuent, mutilent, détruisent ou paralysent les appareils de production et s’attaquent à l’essence même de notre être, à la substance de la société : La culture et les traditions.» Il voit le fondamentalisme religieux comme un choc des civilisations auquel il faudra résister pour éviter la discorde. «Cette acculturation casse ce liant entre les citoyens, mais aussi entre le Peuple et ses dirigeants. La discorde en est ainsi semée. Cette mort de l’âme est plus dévastatrice que la mort physique», insiste Macky Sall.
Dans ce combat, les Forces de défense seront en première ligne pour juguler les menaces terroristes. «Sans verser dans la paranoïa, une culture sécuritaire est nécessaire pour une meilleure collaboration avec les Forces de défense et de sécurité. (...) La surprise est le pire des maux dans ce domaine», prévient le chef de l’Etat. Il admet néanmoins que «cette guerre n’est pas uniquement celle des militaires ; elle doit être avant tout prise en compte par la population qui doit rester vigilante et alerte». Il revient au commandement de l’Armée de «développer un système de renseignement performant, capable même de savoir ce que l’ennemi va penser». Que faire ? «Il nous faut inscrire notre démarche dans l’anticipation plutôt que dans la réaction, adapter plus que jamais la formation aux modes d’actions adverses», poursuit le Président Sall. Le succès attendu dépendra de la poursuite de la formation des forces spéciales, de la modernisation des équipements militaires, la réfection-reconstruction des casernes. Ce sera Ei pour œil !