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© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". |
Les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) ont entendu, mardi à Dakar, le témoignage de Souleymane Abdoulaye Taher, actuel directeur adjoint des Renseignements généraux tchadiens arrêté à l’âge de 14 ans lors de la répression de l’ethnie Zaghawa.
’’Je ne trouve pas le mot pour expliquer les raisons de mon arrestation parce qu’à 14 ans je n’avais aucune compréhension de la politique. Hissène Habré est le plus mauvais président que le monde ait connu’’, a déclaré le témoin Souleymane Abdoulaye Taher à la barre des CAE.
’’Lorsque Mahamat Djibrine, l’un des tortionnaires de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS) et compagnie sont venus m’arrêter, j’ai retrouvé dans la voiture qui me transportait à la prison une cousine du nom de Madina Fadoum’’, s’est rappelé l’ancien détenu.
’’On nous avait tous arrêté parce que notre cousin activement recherché, Hassan Sharafidine avait fui. Lors de mon interrogatoire c’est tout ce qu’on a demandé’’, a encore ajouté, Souleymane Abdoulaye Taher qui est devenu commissaire divisionnaire de la police tchadienne.
Selon lui ’’psychologiquement je suis atteint. A la prison +Sous-sol ou Piscine+ on se battait pour se coucher sur les morts, c’était le seul moyen de se rafraîchir’’.
A sa sortie de prison, à la chute du régime de Habré, il a expliqué que : ‘’j’avais le béri-béri et mes pieds gonflés. Ma famille s’est cotisée à hauteur de 26 millions de francs CFA pour, sur recommandation du médecin des victimes, m’envoyer en Chine pour soigner mes pieds qui étaient gonflés toute la journée’’.
’’Une fois en Chine, les médecins m’ont dit qu’il y avait un cabinet de la médecine chinoise au Cameroun où je suis resté pendant six mois. Durant tout ce temps, on mettait chaque jour 70 aiguilles sur mes pieds pour me soigner’’, s’est remémoré le témoin.
’’C’est seulement après que j’ai pu reprendre mes études enfin 1992. J’ai finalement eu mon bac et puis la licence en Droit. Actuellement je suis haut cadre de la police, j’ai été officier de police judiciaire et maintenant je suis directeur adjoint des
renseignements généraux de la Police du Tchad’’, a ajouté le témoin aujourd’hui âgé de 40 ans.
Il a rappelé avoir eu à travailler avec Mahammat Djibrine dit ’’El Jonto’’.
’’Il était gêné de travailler avec moi. Il faisait partie des agents qui m’ont arrêté avant d’être plus tard mon collègue dans la Police. On a travaillé ensemble pendant 4 ans avant qu’il ne soit arrêté en 2014. D’ailleurs, je lui rends visite de temps à temps’’, a indiqué M. Taher.
En ce moment, a-t-il précisé, ’’quand je lui demandais les raisons de mon arrestation, il me répondait que c’était sous l’ordre du président Hissène Habré’’.
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