La fonction de conseiller en communication du président de la République est élevée au rang de ministre avec la nomination de El Hadj Hamidou Kassé. Mais vu les enjeux liés à cette mission et pour mener à bien sa tâche, la compétence nommée à ce poste devrait bénéficier de ressources financières consistantes, à l’image de son homologue ivoirien, par exemple, qui est doté d’un budget de 250 millions de francs Cfa.
Le chef de l’Etat, en nommant le journaliste El Hadj Hamidou Kassé aux fonctions de ministre, conseiller en communication, semble montrer l’importance qu’il accorde à ce poste dans le staff de la Présidence. Mais aujourd’hui, les enjeux liés à l’exercice de fonctions de ministre, chargé de communication ou de ministre, conseiller en communication ou simplement de conseiller en communication d’une éminente autorité comme le premier magistrat d’un pays comme le Sénégal, devraient-ils provoquer chez le chef de l’Etat la mise en place de ressources financières, d’un budget pour un fonctionnement optimal d’une équipe qu’une compétence avérée est appelée à diriger, à manager ? Répondre par l’affirmative ne serait pas superflu. Jusqu’ici, faut-il le rappeler, les hommes souvent nommés à ce poste au Sénégal ne bénéficient ou n’ont eu à bénéficier que d’un salaire et, peut-être, d’autres avantages liés à cette fonction, mais point de budget dégagé pour aider la personne appelée à occuper ce poste.
Suivre l’exemple ivoirien
Pour ne pas entrer forcément dans une logique de comparaison, des sources qui se sont confiées au journal Le Quotidien informent qu’un pays comme la Côte d’Ivoire a vu son Président, Alassane Ouattara, «allouer un budget de 250 millions de francs Cfa à celui qui a en charge la communication du chef de l’Etat». Ce come back de El Hadj Hamidou Kassé au palais de la République nécessite donc des efforts conséquents de la part de l’Etat.
Ce serait en tout cas une première au Sénégal que le Président Macky Sall décide d’allouer une somme consistante pour permettre à ce collaborateur de mener à bien sa mission. Celle-ci consistant, entre autres, à huiler les relations entre le chef de l’Etat et les médias, à donner l’information juste et exhaustive portant sur les actualités et les activités du président de la République, à œuvrer pour que les populations aient une bonne perception du chef de l’Etat. En décidant de rehausser la fonction de conseiller en communication dans le staff présidentiel en l’élevant au rang de ministre, le Président Sall renforce la présence de celui qui est nommé à ce poste dans le protocole de la présidence de la République.
«Il a l’avantage de connaître la maison»
Par ailleurs, El Hadj Hamidou Kassé revient auprès du chef de l’Etat, après un détour par la Francophonie dans le cadre de sa préparation et de son organisation en novembre 2014. Kassé présidait le Comité scientifique du 15e Sommet de la Francophonie. Avant ces fonctions, il était le conseiller spécial du chef de l’Etat, chargé de coordonner toute la communication de la présidence de la République, d’avril 2013 jusqu’à sa dernière nomination liée à l’organisation du Sommet de la Francophonie au Sénégal, l’année dernière. Avec son retour, «il a l’avantage de connaître la maison et ne devrait pas faire certaines erreurs», souffle-t-on encore.