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Gamou de Pire : Serigne Moustapha Cissé en Jihad contre les terroristes
Publié le mardi 10 novembre 2015  |  Le Quotidien




Le 113ème Gamou de Pire a été clôturé par un message fort, lancé par le Khalife général, Serigne Moustapha Cissé. Le marabout a demandé d’unir les cœurs, de bannir les vices et de faire face aux multiples menaces, notamment le terrorisme.

(Envoyée spéciale à Pire) - Le khalife de Pire lors de son Gamou tenu ce samedi a formulé des conseils dans un contexte sociopolitique marqué par l’arrestation de présumés djihadistes et des querelles au sein de l’Assem­blée nationale. Serigne Moustapha Cissé suggère de trouver un terrain de dialogue, des prières communes, un Sénégal debout contre l’insécurité, le terrorisme et autres dérives. Il dit : «Soyons debout comme un seul homme pour faire face à ce qui nous guette. Les Sénégalais doivent s’asseoir ensemble, chefs religieux, politiques, membres de la société civile, pour discuter des urgences.» Il s’agit de protéger le pays contre ceux qu’il a appelé «des groupuscules djihadistes, terroristes qui font de l’islam leur cheval de bataille politique. Ce phénomène n’épargne aucun pays, même le nôtre qui est un havre de paix, de dialogue et de tolérance. C’est pourquoi tout les segments de la société civile, politique et religieuse du Sénégal et du monde doivent mettre de leur sien pour barrer la route aux terroristes qui sont aujourd’hui à nos frontières. Nous devons rester vigilants à l’égard de ce phénomène qui se manifeste à travers le monde entier. Même l’Arabie Saoudite, les Lieux saints de l’islam ne sont pas épargnés», a-t-il plaidé.
Le responsable moral de l’Ong Fraternité musulmane de Pire insiste : «J’ai entendu que des imams ont été interpellés et que d’autres demandent leur libération. Nous disons à l’Etat d’être prompt. Il y a des imams chez qui tout est possible parce qu’ils ont appris la théologie et tout, mais n’ont pas atteint un certain niveau intellectuel. Ces gens là peuvent rapidement être embarqués par des personnes mal intentionnées. Nous demandons aux imams d’être responsables.»

Arrestation d’imams
Serigne Moustapha Cissé ajoute : «Ici au Sénégal, il n’y a pas de clivages politiques comme les autres pays, il faut donc le protéger.» Devant la forte délégation gouvernementale dirigée par le ministre du Travail, Mansour Sy, du ministre des Forces armées, Augustin Tine, du médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, le gouverneur de la région de Thiès, Amadou Sy, entres autres autorités, le marabout confiera : «Le Sénégal est un pays de paix, de croyance fortement religieuse, de cohabitation pacifique et de tolérance et il traverse en ce moment, sur le plan politique, une situation désastreuse qui pourrait avoir des conséquences regrettables.» Pour l’ambassadeur honoraire, «il est temps que les leaders politiques dépassionnent le débat politique pour essayer de trouver un terrain de dialogue, afin de s’entendre sur l’essentiel». Il poursuit pour dire que «les déclarations incendiaires, les attaques et insultes ne résolvent pas les difficultés des Sénégalais». S’inspirant des récentes événements à l’Assemblée nationale, le marabout d’assener : «Nous devons tous respecter scrupuleusement les institutions de la République pour qu’elles puissent remplir convenablement leurs missions. Elles constituent les piliers de la Nation. C’est la une condition sine qua non d’un Sénégal de paix, de stabilité, et de concorde nationale.» Il est d’avis que le Sénégal ne doit pas s’inspirer du modèle français, car pour lui, la France est un contre-modèle. «Il n’y a pas d’article 80 en France. Le Président vit en concubinage. Il a 4 enfants hors mariage. Qui ose faire cela au Sénégal ?», crache-t-il.
Très en verve, il conclut son discours sur le grand banditisme qui secoue le pays. «Il y a de l’insécurité au Sénégal et parfois des crimes restent impunis à cause des ‘’droits de l’hommiste’’. Ils soutiennent qu’il ne faut pas emprisonner ces personnes encore moins d’autres comme la dépénalisation de l’homosexualité parce qu’ils ont tous leurs droits humains à prévaloir». «Quel droit de l’Homme, se pose-t-il la question. Nous disons le droit de Dieu. Qui tue une personne doit être tué.» Ainsi, invitera-t-il les associations islamiques à lutter contre ces dérives. A l’Etat, il demandera de prendre en charge la question de la sécurité, mais aussi aux chefs religieux et leurs familles de continuer l’éducation des enfants. Il dira à l’endroit de ces derniers que «l’enfant doit être éduqué à la maison. J’appelle les parents à éduquer leurs enfants».

Mausolée Tafsir Abdou Cissé Monument cultuel

Né vers 1862 à Wanar près de Kaffrine dans le Saloum, Tafsir Abdou Cissé, grand-père de l’actuel Khalife général de Pire, Serigne Moustapha Cissé, s’était établi à Pire en 1902. Sur autorisation de El Hadji Maodo Malick Sy, le religieux a commencé à célébrer le Gamou ou naissance du Prophète Mouhamed (Psl). Par l’entregent de Blaise Diagne, à qui il a rendu service, le religieux se verra attribuer une parcelle pour y ériger une mosquée jadis en baraque. Ce ne sera qu’en 1982 que ladite baraque sera entièrement construite et équipée par Serigne Moustapha Cissé, 5e Khalife de Tafsir Abdou Cissé qui y repose avec trois de ses fils. Il s’agit de son fils aîné Serigne Amadou Cissé et de son deuxième Khalife, Serigne El Hadji Birane Cissé qui fut Khalife pendant 6 mois, Serigne El Hadji Mouhamadou Lamine Cissé et Serigne Maguette Cissé, fils cadet du fondateur de Pire décédé en 1990. Tafsir Abdou Cissé a aussi un autre fils qui n’a pu accéder au trône. Il s’agit de Serigne Bassirou Cissé décédé en 1979.
Carrefour islamique, la commune de Pire ou Pire Gourèye a participé à la formation de plusieurs érudits de l’islam au sein de la première mosquée de l’Afrique de l’Ouest construite en 1616 par Khaly Amar Fall et déclarée patrimoine historique de l’Unesco. Entres autres érudits de l’islam qui sont passés dans ce lieu saint, on peut citer Thierno Seydou Ball, Cheikh Oumar Foutiyou Tall, Mame Marame Mbacké, Thierno Seydou Tall, Mame Matar Ndoumbé Dio.
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