Pour le Pr Pape Demba Sy, le président de la République Macky Sall doit respecter son engagement de réduire son mandat de 7 à 5 ans pour, dit-il, préserver sa crédibilité.
Le Pr Pape Demba Sy est formel : ‘’Si le président de la République, Macky Sall veut garder sa crédibilité, il doit organiser les élections en 2017 comme promis aux citoyens sénégalais.’’ Le leader de l’Union pour la démocratie et le fédéralisme (Udf/Mboolo mi) prenait part ce week-end à des journées de réflexion de la Ligue démocratique de Mamadou Ndoye.
Pour rappel, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, Macky Sall, alors candidat qui a mis en ballotage Me Abdoulaye Wade, avait pris l’engagement, une fois porté à la tête de la magistrature suprême, de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Mais depuis son installation au pouvoir, cette promesse tarde à se concrétiser. Mieux, un débat s’est depuis lors posé sur sa matérialisation. Au moment où certains pensent que la voie parlementaire est la plus indiquée pour procéder à la réduction du mandat présidentiel, d’autres préconisent la voie référendaire. Mais pour le Pr Pape Demba Sy, leader de l’Union pour la démocratie et le fédéralisme (Udf/Mboolo mi) par ailleurs un des rédacteurs de la constitution de 2001, les deux options sont techniquement envisageables.
‘’En changeant la constitution, l’Assemblée peut voter le texte et ensuite le soumettre au référendum. Le Président peut décider aussi que seule l’Assemblée se prononce par la majorité des 3/5 des voix. C’est cette dernière option qui est souvent utilisé pour réformer la constitution’’, a souligné le constitutionnaliste selon qui, ‘’il a été constaté dans les conclusions de la Commission nationale de réforme des institutions, un déséquilibre de pouvoir au profit de l’exécutif, un cumul de la fonction présidentielle avec celle de chef de parti’’.
Mais aussi ‘’un certain nombre de problèmes liés à la mal gouvernance et à une révision intempestive de la constitution’’, explique le professeur. Seulement, a-t-il relevé, ‘’toutes les réformes proposées par les conclusions de la CNRI n’ont pas été retenues’’. Alors que la gauche sénégalaise exige un changement de la constitution qui a été plusieurs fois tripotée, ‘’le pouvoir s’inscrit dans une logique de révision partielle du texte’’. Ce que la plupart des partis de gauche considèrent comme un manque de volonté politique d’asseoir les réformes institutionnelles exprimées par les populations comme une forte demande sociale. C’est pourquoi, dit-il, la gauche exhorte le président de la République à aller au référendum et à des élections en 2017 pour préserver sa crédibilité qui est aujourd’hui en jeu.