Divers sujets font la Une de la livraison de lundi de la presse quotidienne, parmi lesquels la mise en examen pour corruption de Lamine Diack, l’ancien président sénégalais de l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme.
"Une icône brisée", titre par exemple le quotidien Enquête, au sujet des ennuis judiciaires de l’ex-président de l’IAAF, qui a passé la main au Britannique Sebastian Coe, en août dernier. "À 82 ans, écrit ce journal, au moment où il s’apprête à quitter la scène sous les vivats, le voilà accusé de corruption, au grand dam de ses amis".
"Tout lui a presque réussi. Il a eu de la gloire puis tous les honneurs nationaux et internationaux", ajoute ce quotidien, présentant Lamine Diack "comme un homme pieux, généreux, avec un franc-parler qui déroute (…)", un homme qui "sait aussi faire face à ses adversaires".
"Mais il a surtout un sens élevé de la famille, poursuit le quotidien Enquête. Aujourd’hui au banc des accusés, ceux qui le connaissent l’innocentent, sans pour autant faire de même pour sa progéniture".
Rewmi quotidien ne se fait pas prier, qui livre les "détails de ce scandale qui mouille Lamine Diack, ses enfants et son réseau". Le journal cite un rapport "sans appel" exploité par le site d’information français Médiapart. Celui-ci fait état de l’existence "d’une entreprise de corruption internationale avec des sociétés écran impliquant même des Sénégalais".
D’autres quotidiens anticipent sur le verdict que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) doit livrer ce vendredi dans le volet de la traque des biens présumés mal acquis visant l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye.
"Jour de vérité pour Tahibou et ses proches", affiche Le Témoin quotidien. "Vers un retour à la case prison pour Tahibou", souligne Walfadjri. "Rares sont les bénéficiaires de liberté provisoire qui retournent en détention, après condamnation. Tahibou Ndiaye sera-t-il l’exception ?", se demande ce journal.
Au nombre des sujets politiques traités par les quotidiens, figure la question de la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Selon le spécialiste en droit constitutionnel Pape Demba Sy, cité par Sud Quotidien, "le Conseil constitutionnel, techniquement, ne peut dissuader le président de la République de passer par un référendum pour réduire son mandat".
"Si le président veut réduire son mandat pour l’amener à 5 ans, il peut le faire, soit en révisant le texte constitutionnel en son article 51, ou bien changer carrément la Constitution, ce que propose la CNRI", la commission nationale de réforme des institutions, explique le professeur Sy, dans des propos repris à la Une du quotidien Le Populaire.
L’As, pour sa part, revient, témoignages à l’appui, sur le "passé maoïste de Macky Sall’’, qui "a affûté ses armes politiques dans les mouvements de gauche, plus précisément au sein de And-Jëf/Mouvement révolutionnaire pour la démocratie nouvelle (AJ/MRDN)’’. Il a ensuite rejoint le Parti démocratique sénégalais (PDS) avant de créer l’Alliance pour la République (APR), formation qui lui a permis d’accéder au pouvoir.
La Tribune s’intéresse plutôt au présent. "Il pleut des livres sur le président (Macky Sall)", signale ce journal à sa Une, puis d’afficher à travers sa manchette : "Silence, on encense Macky". "Nous sommes en face d’un détestable culte de la personnalité", commente le journaliste Adama Gaye.
Or, dans le même temps, le pays serait menacé, si l’on en croit Mamadou Diop Decroix, coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR, opposition), dont les propos sont rapportés par L’Observateur. Il dénonce, dans les colonnes de ce journal, "l’exclusion de l’opposition du processus électoral, le fonctionnement de l’Assemblée nationale", entre autres sujets.
Dans le même temps, l’ancien président Abdoulaye Wade, secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS), l’une des principales formations de l’opposition, "éconduit des proches de Khalifa Sall", le maire de Dakar, venu lui proposer "une alliance électorale pour le partage du pouvoir", rapporte Le Quotidien.
Selon Libération, "119 milliards de FCFA (ont été ) volés’’ à la Société générale de banques au Sénégal (SGBS), dont le directeur général, Yann De Nanteuil, est ’’décidé à faire payer les créanciers", assure ce journal.
Le quotidien national Le Soleil annonce pour sa part une centrale à charbon de Sao Mékhé, dans la zone des Niayes, un projet dont la production, de l’ordre de 300 mégawatts, est appelé à "couvrir plus de la moitié des besoins du pays".