Donné pour mort par plusieurs sources, le chef djihadiste du groupe terroriste Al-Mourabitoune, Mokhtar Belmokhtar, qui aurait été tué en Libye, n’a plus fait signe de vie depuis mars 2015.
En Libye, on fait remonter sa mort à juin dernier, dans des frappes américaines, mais un communiqué daté du 21 juillet et diffusé le 13 août lui donne le titre de chef d’Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest.
Le ralliement de son mouvement à l’Etat islamique a par ailleurs été démenti par un communiqué attribué à Mokhtar Belmokhtar comme pour dire qu’il est bel et bien vivant et à la mainmise sur ses hommes.
Bien que proche d’Abdelmalek Droukdel, le patron d’Aqmi dans la région, Belmokhtar avait fait preuve d’indépendance en s’éloignant d’Aqmi et notamment d’Abou Zeid, son représentant au Mali. En fin stratège, il ne s’était pas pour autant isolé parce qu’il s’était rapproché du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Pour confirmer ou infirmer les informations contradictoires faisant état de son assassinat dans le bourbier libyen, les services de renseignement français et maliens ont cuisiné récemment ses gendres, à Gao dans le Nord Mali, tandis qu’en Algérie, son pays d’origine, un repenti algérien était lui aussi interrogé sur le déroulement de l’assassinat présumé du chef terroriste.
Déjà, en avril 2013, en pleine guerre du Nord-Mali, le président tchadien Idriss Déby, dont les troupes étaient engagées dans les combats, annonçait la mort de Belmokhtar en indiquant que ce dernier s’était fait exploser.
«Nous avons les preuves de sa mort. On n’a pas pu filmer parce qu’il s’est fait exploser, après la mort d’Abou Zeïd. Il n’a pas été le seul. Trois ou quatre Djihadistes en désespoir de cause se sont fait exploser», expliquait l’homme fort de N’Djamena dans un entretien avec des médias occidentaux.
Selon la presse algérienne, les autorités de ce pays n’ont pour l’instant fait de tests ADN sur les proches du chef djihadistes pour avoir le cœur net sur sa mort annoncée. Les proches de Belmokhtar sont connus. Ils sont recensés dans les villes algériennes de Ghardaïa, Tamanrasset et Metlili.
Selon les analystes, si Alger n’a toujours pas effectué ces tests c’est que « tout simplement la mort de ce chef terroriste n’est pas prouvée ».
D’habitude, les chefs dont la mort était annoncée démentaient eux-mêmes l’information par médias sociaux ou médias traditionnels interposés. Mais force est de constater que ce n’est pas cette fois-ci le cas de Mokhtar Belmokhtar dont la tête a été mise à prix à 5 millions de dollars après l’attaque du complexe gazier d’In Amenas en 2013, dans le sud algérien, faisant 40 morts.
Les services secrets algériens ne lâchent pas pour autant le morceau car ils continuent de surveiller étroitement les proches de Belmokhtar pour récolter la moindre information pouvant donner des indications sur le sort du leader de Al-Mourabitoune.
Rien n’est laissé au hasard : filature, interception de conversations téléphoniques, infiltration, etc…
Du côté du Mali, de la Libye et d’autres pays de la région où il pourrait se cacher s’il s’avérait qu’il n’est pas mort, les limiers sont sur le qui-vive pour déterrer tout indice pouvant mener à lui.
OD/of/APA 2015-11-06 16:41:17