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Quand le public dame le pion au privé
Publié le vendredi 6 novembre 2015  |  Enquête Plus




Malgré les grèves et les sureffectifs dans les écoles publiques, celles-ci restent meilleures que celles dites privées laïques.



En parcourant les statistiques du baccalauréat de ces dernières années, l’on se rend compte que les privés tant convoités, à cause des turbulences dans l’enseignement public, ne sont pas à la hauteur des espérances. Les statistiques du bac 2011 disponibles sur le site de l’office du Bac sont parlantes. Dans tous les niveaux de classement, les écoles privées laïques viennent en troisième et dernier position, derrière le privé confessionnel et le public. Par exemple dans la rubrique intitulée ‘’ résultat par zone’’ le taux de réussite total est de 31,8% pour le privé laïc, 50,9% pour le public et 80,5% pour le privé confessionnel.

Les résultats par sous-secteur d’enseignement de 2013 obtenus auprès de la division de l’enseignement privé confirment ceux de 2011. Ainsi on a eu en 2013 un taux de réussite de 77,8% pour le privé confessionnel, 48,6% pour le public et 32,4% pour le privé laïc.

Contrairement au niveau moyen-secondaire, les écoles élémentaires privées dament le pion à celles publiques. En se basant sur les résultats du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) de l’inspection départementale de l’Education nationale (Iden) de Keur Massar pour l’année scolaire 2014/2015, on constate facilement la différence. La première école de l’Iden a fait un taux de réussite de 100% au moment où la première école privée occupe la 11e place du classement général avec un taux de 77,33%. Il faut noter aussi que les trois dernières sont composées d’une école privée et deux publiques avec respectivement 12,90%, 11,94% et 9,55%. Ces résultats se justifient par le fait qu’au niveau élémentaire, la sélection est ‘’naturelle’’. Ici tous les enfants ont tous le niveau zéro. Ce qui fait qu’il y a des élèves brillants et des moyens. A ce niveau, l’encadrement strict et l’absence de grève dans les écoles privées produisent facilement des effets positifs. ‘’Nous constatons que nos élèves que nous avons formés depuis la maternelle ou l’élémentaire réussissent plus que ceux qui sont venus après leur réussite à l’examen de l’entrée en 6ème ‘’, renseigne M. Lô.

Stratégie de survie

Il faut préciser que pour ne rien perdre du marché ‘’très lucratif de l’enseignement privé’’, certains businessmans créent des écoles qui incluent tous les niveaux. De la maternelle à la terminale, ils raflent tout. Ce qui fait que l’élève peut faire tout son cursus scolaire dans un seul établissement. Ainsi, la règle de la concurrence s’est fortement installée dans ce secteur aussi vital pour tout pays qui se respecte. Recherche de profit et éducation de qualité peuvent-elles aller ensemble ? M. Mbaye professeur d’anglais et actionnaire dans un groupe scolaire réfute l’idée d’une recherche effrénée de profit qui guiderait l’action des propriétaires. ‘’Nous créons ces structures parce que c’est une stratégie de survie. Parfois on gagne 300 000 francs CFA de dividende annuelle. Donc on ne peut pas dire que ça, c’est extraordinaire’’, se défend-il.

Selon lui, ils font plus dans le social et absorbent des milliers d’élèves que l’Etat ne peut pas prendre en charge. Aujourd’hui, malgré le nombre très élevé d’apprenants qui choisissent le privé, le public a des sureffectifs avec des classes qui dépassent 100 élèves parfois.
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