La mise en examen du Président Lamine Diack pour corruption passive, par la justice française suite à une prétendue histoire de dopage est un nouvel épisode du feuilleton de l’acharnement contre lui. Cet acharnement a commencé il y a plus de 11 mois suite aux ‘’révélations’’ d’un documentaire d’une télévision allemande ARD, qui n’a jamais apporté de preuves. Plus de 16 mois d’enquête de la commission d’éthique de l’IAAF dirigé par l’avocat anglais Michael Beloff n’ont encore rien donné de concret. La commission d’Ethique doit rendre ses décisions le 19 décembre 2015 à Londres, et il est fort étonnant qu’à quelques semaines de son verdict qu’on transfère le dossier sur le plan judiciaire, par l’entremise d’une procédure engagée par l’enquête indépendante de l’’agence mondiale anti-dopage.
Accuser le Président d’une organisation sportive internationale d’avoir couvert des cas de dopage est surréaliste parce que le Président de l’IAAF ne siège dans aucune commission de contrôle et n’administre pas de tests anti-dopage. Il se contente de constater les résultats qu’on lui fournit et de faire prendre au Conseil e l’IAAF des décisions sur les sanctions. En cas de dopage, on ne peut même pas accuser un Président de fédération nationale à fortiori un Président de Fédération Internationale. A titre d’exemple c’est comme accuser un Président de la République d’avoir une responsabilité personnelle dans un accident de la circulation parce qu’un conducteur n’a pas respecté le code de la route.
En fait le club des nations occidentales n’a jamais digéré l’élection d’un tiers mondiste à la tête de la plus importante fédération Olympique ( l’IAAF a plus de membres que l’ONU) et surtout sa décision stratégique d’organiser les événements d’athlétisme dans les pays émergents comme la Russie, le Qatar et la Chine, là où les USA peinent à gagner démocratiquement l’attribution des JO (Cas Chicago vs Rio en 2009 et Eugene Oregon vs Doha en 2014).
Il faut remarquer que Lamine Diack est accusé de corruption passive et a été mis en examen alors que dans le même pays Michel Platini qui a avoué un délit de corruption active (près de 2 000 000 d’euros encaissés sans contrepartie) a le soutien actif du gouvernement français. Accuser Lamine Diack dont la probité est mondialement reconnu et laisser Platini en liberté revient à sanctionner la vertu et à encourager le vice ou la justice vous rendra blanc ou noir selon que vous soyez sénégalais ou français. Cet acharnement est excessif. Et comme dit Talleyrand ‘’Tout ce qui est excessif devient insignifiant’’. Les accusations contre Lamine Diack sont tellement excessives qu’elles sont insignifiantes sur tous les plans. Et les jours qui viennent vont démontrer l’insignifiance de ces accusations surréalistes.