Chacun sa forme de résistance. Quand les militants et les jeunes de Palestine font leur intifada à coups de cailloux ou de couteaux contre l’occupant israélien, les députés qui veulent voir Aïda Mbodj comme présidente du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates expriment leur «Antifada» à coups de sifflet. Hier, ces opposants ont quelque peu perturbé le début des commissions techniques devant étudier le projet de budget. Ces anti-Modou Diagne Fada se sont servis de sifflets pour créer un vacarme susceptible de rendre impossible une discussion dans la sérénité.
Premier sur la liste de passage, le ministre de l’Environnement et du développement durable a dû patienter hier à l’Assemblée nationale, le temps que les arguments verbaux reprennent le dessus sur les muscles. Des députés qui sont contre la reconnaissance de Modou Diagne Fada comme président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates se sont mis en tête de bloquer les travaux de commissions sur le point d’examiner le projet de budget 2016. Un mini-concert de sifflets a rendu impossible les discussions entre l’Exécutif et le Législatif pendant un moment. Mamadou Diop Decroix, Thierno Bocoum, Oumar Sarr, Me El Hadji Diouf et autres ont perturbé le démarrage des travaux avant de céder face à la résistance de leurs collègues de la majorité. Dans ce jeu de coudes, le député libéral Mme Worèye Sarr a eu un malaise, selon Me El Hadji Diouf. Ce dernier a même indiqué que sa collègue avait été évacuée à l’hôpital. Une source interne a noté que la riposte des députés de Benno bokk yaakaar a été musclée et les députés «rebelles» ont fini par quitter la salle.
Soweto ou le rassemblement antidaté
C’est la deuxième fois que ces fidèles à Abdoulaye Wade et leurs alliés chahutent le travail des commissions permanentes, en guise de protestation contre la confirmation de leur ancien «frère» Fada comme dirigeant des Libéraux et démocrates. Toutefois, très tôt le matin, la Place Soweto avait été quadrillée par les Forces de l’ordre. La police a érigé ses barricades à plusieurs dizaines de mètres et à tous les points menant à ce rond-point devenu mythique. Pour ne pas se faire suspendre, elle procédait à l’identification des automobilistes et des piétons. Les bérets rouges ont refusé tout attroupement aussi bien devant qu’aux alentours de l’Assemblée nationale. Même les journalistes n’étaient pas autorisés à y accéder. Au motif que les travaux des commissions parlementaires se déroulent à huis clos, la presse n’y est pas conviée.
Il faut relever que le grand cadre de l’opposition n’a pas encore donné une date à laquelle ses membres devront manifester à la Place Soweto. Lors de leur après-midi de protestation vendredi dernier, les leaders de l’opposition s’étaient juste limités à annoncer un projet de rassemblement devant les grilles de l’Assemblée, sans plus de précisions. Par contre, leurs députés ont fait la promesse de bloquer les travaux des commissions permanentes parlementaires. Pour le moment, ils n’ont au plus que réussi à retarder le démarrage des séances du matin.