Les agents de santé, réunis au sein d’un collectif, ne décolèrent pas contre Dr Adama Aïdara Mbacké, médecin chef du district de Mbacké. Ils sont montés au créneau hier pour dénoncer la manière dont le district sanitaire est géré. Un mémorandum a été remis au préfet de Mbacké.
« Halte à la gestion calamiteuse du district sanitaire de Mbacké », tel est le coup de gueule des agents de santé du district sanitaire de Mbacké réunis au sein d’un collectif. Ce groupe d’agents, avec à leur tête Dr Mamadou Ndiaye, médecin chef adjoint du district, veut lutter contre les forfaitures liées essentiellement au pilotage à vue, afin de redresser « cette barque qui tangue dangereusement ». Si on en croit Dr Mamadou Ndiaye, porte-parole du collectif, cette structure sanitaire départementale fait l’objet, depuis un bon moment, de vives critiques. Selon lui, elle est devenue la risée des populations car « des difficultés s’entassent de jour en jour, orientant du même coup les malades vers d’autres horizons, créant ainsi un manque à gagner considérable ».
Toutes choses qui font qu’ils se sont levés pour sauver la structure avant qu’elle ne sombre. Entre autres maux, Dr Ndiaye et ses collègues dénoncent l’extrême autoritarisme du médecin chef, ayant suscité le départ successif de trois médecins chefs-adjoints jugés compétents par leurs pairs, entre 2008 et 2012. Le pilotage à vue, avec une absence de réunions de staff et d’une planification rationnelle des activités ; l’’insuffisance drastique de matériels usuels (seringues, gants, tensiomètre, thermomètre, coton, produits d’urgence et de réactifs au labo) ; une rupture quasi-permanente de médicaments ; un plateau technique en deçà des standards d’un district de santé normal ; une gestion opaque des fonds générés par les consultations, des fonds directs et autres fonds de dotation. La liste n’est pas exhaustive.
En somme, les agents de santé du district font le procès de sept ans de gestion. Avec une population insatisfaite et affligée, un personnel démotivé, des partenaires techniques et financiers découragés, des indicateurs au rouge, ces travailleurs estiment que la coupe est pleine. Ils réclament un redressement urgent de la structure, une commande régulière et suffisante de médicaments, une gestion juste et démocratique du personnel, une gestion transparente des fonds générés par la structure, entre autres.
Du côté de Mme Mbacké, Adama Aïdara, médecin chef du district sanitaire de Mbacké, c’est plutôt le mépris et l’indifférence totale. Toutefois, celle mise en cause parle de diversion, d’hypocrisie et de mystification de la part de Dr Mamadou Ndiaye qu’elle accuse de malversations, d’escroquerie et de falsifications dans la gestion des visites et contre-visites. Elle a en effet promis de revenir plus amplement en détail sur tout cela ultérieurement, en conférence de presse.