Les voyagistes privés du pèlerinage à La Mecque ont organisé samedi dernier un récital de Coran à la mémoire des disparus de Mouna. La psalmodie frénétique des versets a eu lieu à la Mosquée Aboubakrine Sadikh située à Sacré-Cœur, sur l’ancienne piste. Les organisateurs visaient trois tours du Coran, mais vu la mobilisation, ils ont bon espoir que le décompte ira bien au-delà. Cette initiative, d’après Cheikh Sadibou Seck, porte-parole des convoyeurs, vise le repos de l’âme des victimes, mais c’est aussi pour bénéficier de leur grâce. ‘’Quelqu’un en état d’ihram, à qui on a pardonné ses péchés après un séjour à Arafat, on a bon espoir qu’ils sont aujourd’hui au Paradis. Mais nous, vivants, nous leur devons cela. Nous devons aussi chercher la grâce de Dieu’’, souligne-t-il.
Cette cérémonie de deuil est la preuve même qu’il s’est passé quelque chose de tragique en Arabie Saoudite. Les voyagistes privés sont d’avis qu’il y a nécessité de revoir l’organisation du Hadj. Mais, ils ont estimé que la rencontre d’hier n’était pas le moment opportun pour en parler. ‘’Les premiers décès ont eu lieu le 24 septembre. Aujourd’hui (samedi), nous sommes le 31 octobre. Ils ont fait moins de 40 jours dans l’Au-delà. Nous sommes donc en deuil. Vous nous permettrez de ne pas parler de pèlerinage, mais de prière’’, s’est excusé M. Seck.
Cependant, il a tenu à préciser que ses camarades et lui ont consigné dans un document ce qu’ils pensent du Hadj et ils l’ont remis aux autorités. Pour ce qui est du nombre de disparus, les voyagistes ont les mêmes chiffres que la commission. 62 morts formels et une personne non retrouvée. Ce drame pose aussi la question de la prise en charge des pèlerins, en cas de maladie ou décès. Pas de quoi s’inquiéter, rassure-t-on. Chaque voyagiste a l’obligation de suivre ses pèlerins jusqu’à l’inhumation, en cas de décès. C’est ainsi que lors du drame, suite à la bousculade, un comité de crise a été mis en place. Les privés y ont siégé et ont participé aux recherches et identification.
Et d’ailleurs, cette question de prise en charge a été résolue, il y a quelques années. Depuis 2011 en effet, chaque voyageur dispose d’une assurance individuelle. Elle couvre toutes les pathologies contractées lors du séjour ou la survenue du cas extrême : la mort.