Le Sénégal aspire à la "souveraineté budgétaire", dans les cinq prochaines années, ce qui permettrait au pays de ne plus dépendre des partenaires financiers étrangers, a déclaré le président Macky Sall dans une interview avec l’APS et les quotidiens sénégalais Libération et L’Observateur.
"Le Budget consolidé d’investissement sera financé à hauteur de 58 %. Cela veut dire que nous voulons, dans cinq ans, nous passer de l’aide extérieure. C’est en ce moment-là seulement qu’on aura atteint l’émergence", a souligné M. Sall.
Il s’est entretenu avec les médias déjà énumérés, après sa participation au deuxième forum économique de la Francophonie (Paris, 27 octobre) et au troisième sommet d’Inde-Afrique (New Delhi, 29-30 octobre).
"Pour la première fois, le Budget consolidé d’investissement est porté à 1.030 milliards de francs CFA, en vue de la satisfaction des attentes des populations. Cela montre que nous sommes sur la voie de la souveraineté budgétaire", a souligné Macky Sall.
"Notre volonté de nous passer de l’aide commence par une autosuffisance alimentaire, une maîtrise de la politique éducative, un budget d’investissement bien pensé, une réduction du train de vie de l’Etat, etc.", a expliqué le chef de l’Etat, réitérant à ses compatriotes son appel au travail.
Macky Sall a dit que "les gains obtenus par la réduction du train de vie de l’Etat, à travers la suppression de certaines agences, la maîtrise des dépenses du téléphone, de l’eau et des véhicules de l’Etat, sont affectés à l’investissement, au grand bonheur des populations".
Il a par ailleurs parlé d’une "manipulation des chiffres, avec des paramètres différents", en évoquant le classement du Sénégal parmi "les 25 pays les plus pauvres du monde".
Ce classement a été évoqué la semaine dernière par des médias sénégalais, qui l’ont mis sur le compte du Fonds monétaire international (FMI).
"Nous avons été notés par les agences Standard&Poor’s et Moody’s, pour la bonne tenue de nos comptes publics, par l’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance, qui nous classe dans le Top-10 des pays africains les mieux gouvernés, et par le Doing Business parmi les 10 pays africains les mieux préparés à capter l’investissement étranger", a souligné Macky Sall.
De même a-t-il salué les nouvelles mesures prises par les autorités françaises pour alléger les procédures d’obtention du visa. "Cela facilitera la mobilité des hommes d’affaires, des étudiants, entre autres, dans l’espace francophone. Cela accompagnera la nouvelle vocation économique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)."
Macky Sall a également salué l’importance de la coopération Sud-Sud entre l’Inde et le continent africain.
"L’Inde a consenti à mettre à notre disposition une ligne de crédit de 10 milliards de dollars, durant les cinq prochaines années. Et les pays postulants doivent ficeler des projets rentables", a indiqué Macky Sall.
Il dit envisager de "belles perspectives" dans les relations entre le Sénégal et l’Inde qui noue des partenariats "avec des critères strictement économiques, pas contraignants et sans préjugés".