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Système éducatif : Le Sénégal a 70% d’échec aux examens
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La BM s`engage pour une Approche systémique pour de meilleurs résultats en matière d`enseignement
Dakar, le 10 Mars 2015 - Le ministre de l`éducation nationale a participé à une rencontre organisée par la BM dans le cadre du programme "Approche systémique pour de meilleurs résultats en matière d`enseignement – Engager le secteur privé (SABER-ESP)". Photo: Serigne Mbaye Thiam, ministre de l`éducation nationale




Le thème des échecs scolaires était hier au cœur des débats à l’occasion d’une table ronde organisée par le Comité national du 5 octobre. Les acteurs ont estimé que l’heure est grave pour le système éducatif sénégalais. Ils déplorent les taux d’échecs des examens scolaires qui frôlent souvent les 70% et se sont plaints des coûts engendrés par ces échecs. Selon eux, des mesures d’urgence s’imposent.

Les échecs scolaires sont une réalité dans le système éducatif. Le Comité national du 5 octobre, regroupant 10 organisations syndicales, le ministère de l’Education nationale et la société acquise à la cause de l’école, a fait le constat hier. Les acteurs estiment que l’heure est grave. Autour d’une table ronde sur les échecs scolaires, ils ont analysé la problématique sous toutes les formes. Mamadou Woury Sall, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger, a étudié le taux des échecs scolaires en partant de la population scolarisable estimée à 2,78% de la population générale, soit 357 083 en valeur absolue. Si on suit ce groupe, précise M. Sall, 75% de cette population à scolariser vont entrer au Ci, 30% seulement vont obtenir le Cfee, 8% le Bfem, 5% le Baccalauréat et 2% un diplôme universitaire. Ces chiffres traduisent des taux d’échecs extrêmement inquiétants et cela depuis des décennies. «Nous notons une tendance baissière», relève cependant Amadou Diaouné, Secrétaire général du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (Sudes). Il cite le taux d’échec au Bac qui souvent frôle les 70%. Il en est de même pour le Bfem et le Cfee. «Ce sont là des symptômes graves», alerte-t-il.

Une licence au Sénégal coûte plus de 8 millions
Au-delà de l’émoi et de la déception que suscitent ces chiffres, il faut noter le coût de l’échec scolaire qui grève le budget alloué à l’éducation. D’après l’enseignant-chercheur, Mamadou Woury Sall, le Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) coûterait 272 000 francs Cfa à l’Etat. A cause de l’échec, il coûte actuellement 620 000 francs au contribuable. Même chose pour la licence alors qu’elle devrait coûter 4 millions 198 000 F Cfa, elle atteint 8 millions 234 000 francs toujours à cause de l’échec.
Analysant les causes de cette déperdition, M. Sall pointe du doigt le sous-financement de l’enseignement. Il prend l’exemple du financement de l’enseignement supérieur estimé à 0,14% du Pib soit 50 milliards de francs Cfa. Avec ce financement, notre pays se retrouve avec 1,8 % de licenciés. Alors qu’avec 2% du Pib, le Sénégal se retrouverait avec 30% de licenciés.
L’enseignant-chercheur, qui évalue le coefficient de déperdition scolaire à 50%, note par ailleurs que le sous-financement prive notre système de diplômés. Quelles sont les réelles causes de l’échec scolaire ?, s’interrogent les conférenciers. Pour Binta Rassou­lilah Aw, membre du Laboratoire de recherche pour les transformations économiques et sociales (Lartes), qui a initié le programme Jangando, souvent dans l’analyse des causes, certains observateurs mettent l’accent sur les intrants et oublient le contenu des enseignements. Lartes a évalué les enseignements que les élèves âgés de 6 à 14 ans ont reçus dans le primaire. Au terme de cette étude, le diagnostic a été un peu plus clair : Un faible niveau des enseignants, un manque criard de matériel didactiques, des méthodes d’enseignement inadaptées, une langue d’apprentissage (le français) qui pose problème, un manque de suivi des parents qui ne permettent pas d’avoir une qualité des enseignements.

En 2011, 57% des enseignants n’avaient pas de diplôme professionnel
Amadou Diaouné va plus loin dans l’analyse des causes de l’échec. Pour lui, il serait simpliste et réducteur d’indexer les grèves. Le mal résulte dans les mauvaises conditions d’enseignements à tous les niveaux, c’est-à-dire du primaire à l’université. Des conditions, qui se traduisent par une massification des effectifs, l’absence de rigueur dans le recrutement. A l’en croire, les recrues n’avaient pas reçu de formation alors qu’on venait de rompre avec un système où la formation durait 4 ans. «Du coup, on s’est retrouvé avec 75% des enseignants sans aucune qualification et 57% des enseignants sans diplôme professionnel», regrette le syndicaliste.
Le Secrétaire général du Sudes accuse également les innovations non maîtrisées. «Le gouvernement n’a pas pris le temps d’apporter aux inspecteurs, aux directeurs d’écoles et aux enseignants la formation nécessaire pour leur permettre de maîtriser le nouveau curricula», estime-t-il. Des solutions s’imposent alors : «Il faut corriger». Et pour ce faire, Binta Rassoulillah propose la «remédiation» à la base. D’ailleurs, des guides ont été élaborés. Elle lance un appel aux enseignants retraités, aux étudiants et aux grandes écoles à s’engager et à s’approprier ce concept afin d’en faire une politique.
Quant à Diaouné, il souhaite une amélioration de l’environnement de l’école et appelle le gouvernement et les enseignants à favoriser le sens du dialogue et d’éviter autant que possible le recours tout azimut à la grève. Cheikh Tidiane Sall, tout en reconnaissant les difficultés du système éducatif, met l’accent sur les efforts au plan macroscopique. Il soutient que beaucoup d’actions sont en train d’être faites même si, précise-t-il, «on peut avoir des réserves», sur la manière dont cela se fait. Il cite l’élargissement de la carte universitaire, le renforcement de la gouvernance et l’introduction des filières professionnelles.
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