Le Mouvement du 23 juin (M23) et des organisations de la société civile comptent organiser un sit-in devant l’Assemblée nationale, le samedi 7 novembre. Ils dénoncent la situation économique du pays et le comportement des hommes politiques.
La commission orientations et stratégies du M23 n’est pas du tout tendre avec les hommes politiques et leurs pratiques. En conférence presse hier à Dakar, les camarades de Mamadou Mbodj ont fustigé la situation qui prévaut à l’Assemblée nationale. Selon Abdourahmane Sow, président de la commission ‘’orientation et stratégies’’ du M23, les pratiques qui ont poussé le peuple sénégalais à se soulever le 23 juin 2011 sont toujours là. ‘’L’immixtion du pouvoir exécutif dans la marche de notre Assemblée nationale est plus qu’évidente’’, a-t-il soutenu. A ses yeux, le pouvoir et les hommes qui l’incarnent sont en train de trahir le peuple et leurs engagements. Il ne comprend pas comment un Macky Sall président de la République, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse entre autres qui ont activement combattu avec les Sénégalais le 23 juin 2011, peuvent fouler aux pieds l’aspiration des populations.
Selon ces membres de la société civile, ce qui se passe à l’Assemblée est une aberration inacceptable pour des gens qui se sont sacrifiés pour remettre notre pays sur la voie de la démocratie et de l’Etat de droit. ‘’Un député coûte en moyenne plus de deux millions par mois au contribuable sénégalais. Pendant que le peuple patauge dans la pauvreté, ils se donnent des coups de poing dans l’hémicycle. Nous disons non et en avons assez de cette situation. Pour matérialiser notre désarroi et marquer notre refus, nous appelons le peuple sénégalais à un sit-in devant l’Assemblée nationale le 7 novembre à partir de 10 heures, pour dire non à la délinquance de nos institutions’’, a déclaré M. Sow.
Le M23, accusé par certaines d’être silencieux sur les dérives du pouvoir en place, semble opérer une rupture. Se prononçant sur les réformes institutionnelles en cours, le rapport polémique du Fonds monétaire international (FMI), du Doing business et la traque des biens mal acquis, les membres du mouvement accusent le pouvoir de fausser le jeu et de perpétuer les pratiques bannies par les Sénégalais. Selon toujours Abdourahmane Sow le porte-parole du jour, le référendum prévu au mois de mai 2016 suscite leur intérêt.
Il déplore le fait qu’on veuille soumettre plusieurs questions à la population. ‘’Il est ahurissant de voter oui ou non sur des décisions qui engagent extrêmement l’avenir du Sénégal par un seul bulletin de vote sans pour autant être avisé sur le contenu et ses incidences au préalable. Si on vote oui pour la réduction du mandat, on valide en même temps tous les autres points. Et si on se prononce non pour les dispositifs jugés négatifs, on rejette la diminution du mandat », s’est-il inquiété. Quant au rapport du doing business, il affirme : ‘’Quand on voit des gens défendre ce document sur les plateaux de télévision, ça nous fait rigoler. On n’a pas besoin que le FMI nous dise qu’on est pauvre car on a faim et nos ventres sont creux.’’