Le Sénégal continue de présenter un profil de risque de surendettement faible, a appris APA vendredi à Dakar auprès du Comité national de dette publique (CNDP) du ministère de l’économie, des finances et du plan.
Dans son rapport Intitulé «Analyse de la viabilité de la dette » et daté de septembre 2015, le CNDP note que l'analyse de viabilité de la dette extérieure du Sénégal est faite en considérant l'évolution des ratios d'endettement par rapport à leur seuil.
Ces ratios se subdivisent en ratios de solvabilité, qui mesurent la possibilité de l'Etat d'honorer ses engagements à moyen et long terme, et en ratios de liquidité qui déterminent la capacité de l'Etat à faire face à sa dette.
« Les résultats ont montré que tous les ratios de viabilité sont contenus dans la limite des seuils fixés », note le CNDP.
Ainsi le ratio Service de la dette sur les exportations avec un seuil de référence de 25%, s'établit à 6% en 2015, 8% en 2020, 9% en 2025 et 6% en 2035.
Quant au ratio Service de la dette sur les recettes budgétaires avec un seuil de 22%, il s'établit à 8% en 2015,9% en 2020, 11% en 2025 et 7% en 2035.
Concernant les ratios de viabilité, la valeur actuelle sur le avec un seuil fixé à 50% se situerait à 32% en 2015, 28% en 2020, 26% en 2025 et 12% en 2035.
Pour sa part le ratio valeur actuelle sur les exportations avec un seuil de 200%, se situerait à 118% en 2015
Ce taux sera de 113% en 2020, 105% en 2025 et 47% en 2035.
Enfin le ratio valeur actuelle sur les recettes budgétaires avec un seuil fixé de 300%, s'établit à 149% en 2015, Il sera porté à 129% en 2020, 122% en 2025 et 54% en 2035.
« Cependant, les tests de résistance ont montré que pour sauvegarder la viabilité de la dette, il faut un cadre macroéconomique stable avec une croissance soutenue et durable et une maîtrise des déficits budgétaires » recommande le CNDP.
Cette structure ajoute que les mesures tendant à l'amélioration du climat des affaires, qui sont en train d'être exécutées, devraient s'intensifier afin de rendre le pays plus attractif et de pouvoir ainsi mieux profiter des ressources non génératrices de dette comme les investissements directs étrangers (IDE).
Le CNDP a préconisé d'autres mesures comme le renforcement des actions déjà entamées tendant à améliorer la qualité de la dépense publique et une meilleure efficacité, le renforcement des cellules de planification pour des analyses diligentes des projets.
Elle suggère aussi le recours à des emprunts non concessionnels que pour des projets matures et de haute rentabilité économique sans compter le renforcement de la capacité d'absorption des ressources mobilisées pour ne pas retarder l'exécution des projets et éviter des coûts de portage.
A fin décembre 2014, le stock de la dette publique du Sénégal est évalué à 4112,9 milliards de FCFA contre 3341,7 milliards de FCFA en 2013 , soit une hausse 23,1%.
Il est constitué de 74,1% de dette extérieure et 25,9% de dette intérieure. Le taux d'endettement s'est ainsi situé à 53,1% contre 45,2% en 2013.