Matar Ba, le ministre des Sports, a exprimé, jeudi, à Paris, ses craintes sur le développement de la pratique du dopage dans la lutte traditionnelle au Sénégal.
"Il est de notoriété publique que le dopage commence à prendre des proportions inquiétantes, surtout dans la lutte traditionnelle sénégalaise", a reconnu M. Ba lors d’une réunion de l’Unesco sur cette pratique.
Après avoir "longtemps ignoré par les mesures antidopage, le Comité national de gestion de la lutte a entamé en 2014 le combat contre le dopage, dans la lutte avec frappe au Sénégal", a-t-il dit, tout en précisant que des cas de dopage sont rarement décelés dans le pays.
Dans la lutte avec frappe, "des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer la recrudescence de la pratique du dopage", a signalé Matar Ba, expliquant que le CNG soumet les lutteurs à des tests antidopage obligatoires.
Il a décrit la lutte comme l’une des manifestations les plus en vue au Sénégal, mais aussi comme un aspect de "notre corpus culturel national".
"Elle est notre contribution au concert culturel des nations", a expliqué M. Ba, invitant l’Unesco et les autres organisations préoccupées par le dopage à se servir de la "culture" pour éradiquer le phénomène.
"A notre avis, la lutte antidopage ne trouvera les meilleurs solutions et remèdes que lorsqu’elle puisera dans les déterminants culturels du sportif, lesquels permettent de mieux comprendre la psychologie des pratiquants", a analysé le ministre des Sports, lors de la réunion de l’Unesco.