Le naufrage du bateau ’’Le Joola’’ ne doit pas sombrer dans l’oubli, selon Papa Moctar Sélane, réalisateur du film ’’Le Joola : l’ancre du souvenir’’ projeté ce jeudi dans les locaux de la Fondation Konrad Adenauer, à Dakar.
Ce film documentaire de 52 minutes revient sur la chronologique et les conséquences multiples de la tragédie du ’’Joola’’, le navire sénégalais qui a sombré au large des côtes gambiennes le 26 septembre 2002 faisant près de 2000 morts.
Le film ’’Le Joola : l’ancre du souvenir’’ a été tourné entre Dakar et Ziguinchor. Il est produit par la société audiovisuelle Sen Productions et réalisé par le journaliste Pape Moctar Sélane, qui a interrogé des rescapés et des autorités publiques, chacun donnant des ’’témoignages poignants’’ sur le drame.
Jean Diédhiou, un des rescapés du drame indique dans le film que le naufrage du bateau ’’Le Joola’’ restera ’’un jour spécial’’. ’’A chaque 26 septembre, je revis le drame. Je suis hors de moi. Nous devons avoir une pensée pieuse pour nos disparus’’, dit-il.
’’La volonté de Dieu a fait qu’on est des rescapés. Nous avons eu la chance. L’Etat devrait mieux faire. Ce qui nous soigne, c’est la croyance’’, témoigne-t-il.
Selon lui, l’argent que l’Etat verse aux familles en guise d’indemnisation ’’ne peut, ni ramener, ni remplacer les victimes’’.
Pour Papa Moctar Sélane, ’’la réalisation du film est un devoir de mémoire. Et veut susciter la discussion : comment éviter de pareilles catastrophes à l’avenir ?’’.
’’Il ne faudra jamais oublier cette tragédie. Elle a mis toute une nation dans le deuil. Et l’on a reproché aux hommes qui avaient la responsabilité de ce bateau d’avoir laissé faire le laxisme’’, a-t-il dit.
’’Il ne faudrait pas que tous ces morts laissent derrière eux, prospérer l’ indifférence et un autre laxisme’’, estime t-il.