Si c’est maintenant que les arrestations ont lieu, le travail de surveillance et d’investigations a démarré depuis plusieurs mois. L’Etat a en effet mis sous surveillance plusieurs personnes suspectées d’avoir des connexions avec des milieux jihadistes étrangers. C’est sans doute pour mieux circonscrire l’état de ces connexions qui vont jusqu’au Nigeria et ailleurs que les deux femmes arrêtées à Guédiawaye ont été convoquées dans ce dossier.
Les enquêteurs (Gendarmerie comme Police) s’intéressent aussi au mécanisme de blanchiment de fonds grâce à des couvertures tout en affaires. Visiblement, ils ont amassé beaucoup d’éléments depuis des mois que des filatures, réquisitions bancaires et autres trucs sont mis en branle. Toutes choses qui font que les opérations, après les coups de filets qui se sont soldés comme nous le révélions hier par quatre arrestations, vont se poursuivre, même si cela ne signifie pas que tout le monde va être placé sous mandat de dépôt.
En réalité, les autorités au plus haut sommet sont informées depuis belle lurette sur les menaces réelles encourues par le Sénégal. C’est en connaissance de cause, armé donc de ces renseignements, que le Président Sall a dernièrement multiplié les messages pour un islam tolérant et ouvert. Lors de la dernière Conférence internationale sur Islam et Paix, fin juillet, le Président Macky Sall affirmait que le Sénégal, à l'instar des pays de la sous-région, n'était pas à l'abri des groupes terroristes. “Les djihadistes sont partout. Nous n'avons pas peur…”, avait-il déclaré. “Ces bandits (Boko haram, Aqmi, Ansar Dine : Ndlr) dont je parle ne connaissent ni la religion (Islam), ni rien du tout. Ils ne sont mus que par un esprit de faire du mal. Donc un dialogue ne peut exister avec eux’’, avait-il mis en garde.