Le président Macky Sall a proposé à la coopération sénégalo-indienne, jeudi, à New Delhi, de donner la priorité aux "secteurs porteurs de croissance et de développement", comme l’agriculture, les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’énergie et les infrastructures.
Il intervenait à la cérémonie d’ouverture du troisième sommet Inde-Afrique, ouvert ce jeudi, à New Delhi, en présence de 27 chefs d’Etat, de six Premiers ministres et d’autant de vice-présidents.
Le sommet a pour thème : "Un partenariat renouvelé, une vision partagée".
"Le Sénégal apprécie positivement sa coopération avec l’Inde, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’industrie automobile, les mines, le transport, la santé, l’hydraulique rurale et les TIC", a souligné M. Sall, estimant que la coopération sénégalo-indienne peut "faire encore plus", car les deux pays "sont en pleine phase de croissance".
"Les statistiques relèvent un doublement du volume des échanges entre l’Inde et l’Afrique", a signalé Macky Sall.
Les échanges entre le continent africain et l’Inde ont atteint "environ 72 milliards de dollars en 2014-2015", a-t-il indiqué, invitant les partenaires africains et indiens au renforcement de leur partenariat.
"Nous continuons de joindre nos efforts dans le même esprit que lors de notre combat solidaire pour la décolonisation et un ordre mondial plus juste", a souligné Macky Sall, en faisant allusion à l’appartenance de l’Inde et de plusieurs pays africains au mouvement dit des non-alignés, après la Deuxième Guerre mondiale.
Il estime que l’Afrique et l’Inde ont intérêt à "relever les défis de notre temps, que sont la paix et la sécurité, le développement et la promotion de l’environnement".
S’exprimant aussi en sa qualité de président en exercice du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le président sénégalais a estimé que les Etats africains devraient, avec la coopération indienne, s’atteler à "mobiliser des capitaux pour assurer le financement des projets prioritaires d’infrastructures", dans "les routes, les chemins de fer, les ponts, les centrales électriques et les TIC".
Des projets concernant ces domaines "figurent dans l’Agenda de Dakar" du NEPAD, selon M. Sall.
"Ces projets entrent dans le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), défini par le NEPAD pour la période 2012-2040, avec un plan d’action prioritaire, qui nécessite un financement de 68 milliards de dollars pour sa mise en œuvre, d’ici à 2020", a rappelé le président Sall aux partenaires indiens.
De l’avis du président sénégalais, pour réaliser son "émergence", l’Afrique doit aussi "promouvoir l’investissement privé" et "conjuguer [ses efforts] en développant des mécanismes de financement et de collaboration, tels que des PPP (partenariats public-privé), les BOT (les contrats de type "construire, exploiter et transférer") et les joint-ventures avec le secteur privé national, y compris les PME et les PMI".
A l’ouverture de la troisième édition du sommet Inde-Afrique, le Premier ministre du pays hôte, Narendra Modi, a annoncé "la mise à disposition", pour les cinq prochaines années, d’un "crédit concessionnel de 10 milliards de dollars et d’une enveloppe de 600 millions de dollars, qui inclue 100 millions de dollars pour le Fonds de développement Inde-Afrique et 10 millions de dollars pour le Fonds d’assistance sanitaire Inde-Afrique".
L’Inde va accueillir "pas moins de 50 mille étudiants africains dans les cinq années à venir", a-t-il annoncé.
La cérémonie d’ouverture du sommet a été agrémentée d’un spectacle culturel riche en couleurs, qui a mis en relief la proximité culturelle entre l’Inde et certains pays africains, l’Afrique du Sud surtout.
Des officiels et des industriels sénégalais vont rencontrer des investisseurs indiens, lors d’un forum présidé par Macky Sall, durant le sommet devant s’achever vendredi.