Le pré-rapport de l’étude sur le système de rémunération au sein de l’administration sénégalaise a été présenté hier, mardi 27 octobre, aux représentants des agents de la fonction publique. Les résultats des travaux présentés par le responsable de la structure en charge de l’étude, Mgp-Afrique, ont relevé plus de 85 sortes primes et indemnités recensées sur le régime indemnitaire. A cela s’ajoute l’obsolescence de la grille indiciaire et du cadre juridique et institutionnel obsolète parce que datant de 1961. Le grincement de dents des syndicats a été palpable après que le consultant a relevé les sursalaires variant de 60% à 150% dans les agences nationales.
C’est hier, mardi 27 octobre, finalement que les syndicats d’enseignants ont eu la possibilité de jeter un coup d’œil sur le pré-rapport de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat. Mamadou Lamine Dianté du Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) et les autres organisations syndicales et amicales de l’administration ont eu le cœur net sur les faiblesses et dysfonctionnements du système actuel de rémunération. Le diagnostic de la situation mené par le cabinet Mgp-Afrique, a relevé les principaux points faibles et dysfonctionnements du système.
En analysant les 390 échelles indiciaires identifiées, il a été remarqué par le consultant, l’obsolescence de la grille indiciaire par rapport à l’évolution et à la diversité des diplômes octroyés par les systèmes actuels d’enseignement. Les régimes indemnitaires restent un goulot d’étranglement pour un système de rémunération équitable. En effet, le consultant a identifié dans son travail d’exploration, plus de 85 sortes de primes et indemnités qui peuvent être regroupées en quatre catégories. Il s’agit de celle liée à un corps ou un grade ; à l’emploi ou à la fonction ; aux conditions de travail ou aux risques professionnels et à la performance. Il ressort de cette étude que l’attribution des primes et indemnités ne se justifient pas toujours, au regard des dispositions statutaires. Les indemnités consenties par la Fonction publique ont connu une augmentation de 90% entre 2004 et 2006.
Salaires : Les agences nationales remportent le palme
L’étude fait aussi le point sur le niveau attrayant de rémunération dans les agences nationales. Le cabinet en charge de l’étude a soutenu que “la rémunération du personnel des agences reste toujours élevée, par rapport à celles des cadres de l’administration centrale.
“En plus des salaires de base, des sursalaires variant de 60% à 150% leur sont octroyées, incluant des indemnités de fonction et primes de rendement”, souligne le responsable du cabinet. Avant de poursuivre : “les rémunérations de ces dirigeants atteignent ainsi des niveaux insoupçonnés, eu égard à l’importance relative de leurs fonctions comparativement à celles des responsables et fonctionnaires qui assurent la tutelle”.
Le rapport signale toujours dans ces agences “la non maitrise des salaires des différents membres du personnel des agences”. Pour le ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service, les agences prennent une part dans le déséquilibre que nous vivons. Je suis tous les jours tentés de refuser que certains agents de l’Etat aillent vers les agences”.
Sans surprise, il a été aussi relevé une nécessité de renforcer le dispositif juridique et statutaire pour juguler certaines dispositions qui se sont avérées, dans la pratique, plus ou moins inappropriées.
Les défis d’un système rénové
Afin d’assurer une maitrise de la masse salariale et une meilleure gestion des ressources humaines, le Consultant souligne la nécessité d’aller vers un système de rémunération équitable et basé sur les performances. S’appuyant sur organisation optimale et une gestion rationnelle, il estime l’importance de procéder au resserrement de l’éventail des échelles indiciaires qui doit passer par la révision de la grille indiciaire, prenant en compte des contraintes liées à la masse salariale.
Toujours dans son argumentaire, le Consultant préconise une suppression progressive de l’indemnité de logement, la rénovation et la relance du système d’attribution de logements de fonction dans certains secteurs (directeurs d’établissements scolaires ou d‘hôpital, chefs de juridiction…).
Autre recommandation faite par le consultant est l’application effective du système d’évaluation des agents publics basé sur des contrats d’objectifs, ainsi que d’un dispositif d’avancement incitatif rémunérant la productivité et les performances.