Dans l’édition d’octobre 2015 de son rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, intitulé Faire face un environnement qui se dégrade, le Fonds monétaire international (Fmi) prévoit un ralentissement des perspectives de croissance pour l’Afrique subsaharienne. Mais pour ce qui concerne la zone Uemoa et le Sénégal, le représentant résident de l’institution de Bretton woods a annoncé hier, lors de la présentation de ce document, que les perspectives demeurent bonnes. Selon M. Boileau Loko, un taux de croissance de 6% est envisagé au Sénégal en 2016.
Les perspectives de croissance restent satisfaisantes au Sénégal. Malgré un léger fléchissement dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le Fonds monétaire international (Fmi) prévoit un taux de croissance de 6% en 2016 pour notre pays, contre 5,4% en 2015. C’est du moins ce qu’a annoncé hier, son représentant résident, Boileau Loko, lors de la présentation de l’édition d’octobre 2015 du rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, intitulé Faire face un environnement qui se dégrade de l’institution de Bretton woods, tenue à Dakar.
Cette tendance haussière est liée, d’après le fonctionnaire international, à plusieurs facteurs. Entre autres, il cite la poursuite des politiques macroéconomiques «pertinentes». Par exemple, souligne M. Loko, «dans la politique budgétaire, on a une réduction du déficit, une bonne tenue des recettes fiscales, une amélioration de la qualité des dépenses». S’y ajoute un taux d’investissement public et privé relativement élevé. «On voit que le Sénégal a un des taux le plus élevés, largement au dessus de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne et de l’Uemoa. Mais en revanche, il faut peut-être faire attention sur les données en ce qui concerne l’investissement public. Il y a un problème de classification, qui fait que ce qu’on appelle investissement public n’est pas forcément de l’investissement public», précise le représentant résident.
Sur la question liée à l’endettement, M. Loko insiste également que le Sénégal est un pays à risque faible et que la dette est encore supportable. Pour lui, «la question n’est pas l’endettement, mais ce qu’on fait avec les emprunts. Car, si les emprunts vont dans les dépenses productives, des projets qui vont avoir un impact sur l’économie, cela devrait limiter les risques de surendettement, parce que le rendement est supérieur au taux d’intérêt de ces emprunts». Le Fmi, dit-il, «fait le pari que le Sénégal va emprunter pour mettre en œuvre le Pse, et qu’en moyen, long terme, on devrait atteindre un taux de croissance de 7 ou 8%. Et si ce taux envisagé est atteint, il n’y voit pas de danger». En revanche, estime l’économiste, «si le Sénégal devait continuer à avoir un taux de croissance comme par le passé en moyenne de 3%, il est clair que dans ce cas, on pourrait avoir des problèmes de surendettement. Mais la détermination des autorités, le potentiel du Sénégal pourraient permettre d’atteindre le taux de croissance envisagé dans le Pse».
La croissance de la Côte d’Ivoire reste aussi forte. Pour les autres pays membres de l’Uemoa, le Fmi considère que, de façon globale, ils ont tous des croissances qui sont au dessus de la moyenne, c’est-à-dire avoisinant les 5%. Cela, malgré les problèmes de sécurité et la crise qui a secoué le Burkina Faso ces derniers temps.
La croissance en Afrique subsaharienne, d’après le Fmi, a toutefois connu un repli. Le taux de croissance est projeté à 3,75 % en 2015, puis 4,25 % en 2016. Une décélération liée à la chute des cours des matières premières et des conditions financières moins favorables.