Les perspectives économiques pour l’ Afrique subsaharienne durant les prochaines années seront ‘’difficiles’’ a déclaré mardi à Dakar, le directeur adjoint du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) M. Roger Nord.
M. Nord se prononçait lors du lancement du rapport du FMI sur les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne.
« La croissance économique de l'Afrique subsaharienne s'est nettement affaiblie », avance-t-il.
Selon lui, le FMI prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3% en 2015 contre et 4% en 2016 contre 5% en 2014.
Il signale toutefois que ces perspectives globalement difficiles masquent des disparités considérables entre les pays.
« Dans la plupart des pays à faible revenus, la croissance économique se maintient grâce à la poursuite des investissements dans les infrastructures et à la vitalité de la consommation intérieure », souligne M. Nord.
Il reconnait toutefois qu'au sein de ce groupe de pays africains, beaucoup d' Etats souffrent de « la chute des cours des principaux produits de base qu'ils exportent, même si la baisse des cours du pétrole allège leur facture d'importations énergétiques ».
Pour les huit pays producteurs de pétrole qui contribuent pour la moitié du PIB de l'Afrique subsaharienne, M. Nord estime qu'ils sont plus durement touchés par la baisse des recettes d'exportation.
C'est le cas notamment du Nigeria et de l'Angola qui sont les deux plus grands producteurs de la région.
« Les pays à revenus intermédiaires comme l'Afrique du Sud, le Ghana et la Zambie sont confrontés à la faiblesse des cours de base, au durcissement des conditions financières dans un contexte de déséquilibre intérieur prononcé et de pénuries d'électricité persistantes », avance encore M. Nord.
Le directeur adjoint du département Afrique du FMI a relevé que les positions extérieures et budgétaires des Etats sont plus faibles qu'en 2008.
« Les maRges de manœuvres sont moindres qu'avant la crise mondiale de 2008 », ajoute-t-il.
Devant cette situation, M. Nord recommande aux pays subsahariens d'adapter des politiques publiques adaptées à ce nouvel environnement.
« A court terme, un ajustement est inévitable pour les pays pétroliers », soutient-il, plaidant au passage pour une surveillance de près des risques qui pèsent sur le secteur financier à cause de la baisse des cours des produits de base.
A moyen terme, M. Nord préconise trois pistes : une meilleure mobilisation des recettes fiscales, une augmentation de la compétitivité des économies des pays et l'amélioration du partage de la croissance.
MS/of/APA