Le site d’orpaillage traditionnel, le seul d'importance qu’ait connu la région de Tambacounda, a repris du service ce mardi, après huit longs mois d’interdiction. Les activités s'effectueront désormais sur la base des dispositions de l’arrêté ministériel n° 009249 ,du 14 juin 2013, portant organisation de l’activité d’orpaillage .
Même l’imam du village a esquissé quelques pas de danse. La joie était à son paroxysme mardi dernier, à Diyabougou et environs. Le chef du service régional des mines de Tambacounda, Lamine Touré, a donné le coup de gong tant attendu depuis huit longs mois, en paraphant la circulaire n° 0007/MIM/SRM/TC visant les dispositions de l’arrêté susmentionné.
Désormais, « tout orpailleur formalisé doit impérativement déclarer son personnel auprès de nos services et tout ressortissant étranger recruté doit faire l’objet d’une identification par la production de 3 copies légalisées de la carte nationale d’identité, de deux photos.
Une copie légalisée de la pièce d’identification sera déposée auprès des services de la gendarmerie et un badge sera confectionné pour chaque employé », lit-on dans la circulaire. Il y est aussi indiqué qu’ "un registre comportant des renseignements sur chaque ressortissant étranger employé par les orpailleurs sera ouvert à l’attention des autorités administratives et locales », avant de rappeler que « l’orpailleur est le seul responsable des activités tournant autour de son puits ».
Dans les nouvelles dispositions, il est clairement stipulé que n’ont droit à une carte d’orpailleur matérialisant l’autorisation d’exploitation artisanale de l’or, que les Sénégalais remplissant certaines conditions. Des langues se sont vite déliées pour avancer que ce serait une façon de renvoyer chez eux les étrangers.
Le chef du service régional des mines de Tambacounda a trouvé la formule consistant à redistribuer les puits aux Sénégalais détenteurs de carte d’orpailleur, mais que ceux-ci pourrait employer des étrangers connus pour leur expertise en la matière et en qui ils ont confiance, et qui sont identifiés selon le modus operandi mis en relief par la note circulaire.
Cette formule est acceptée par les étrangers qui l’ont bruyamment manifesté. Mieux, Lamine Touré et les membres de la société civile qui encadrent les communautés ont trouvé nécessaire d’ériger une zone franche industrielle loin des habitations où toutes les machines seront installées. Un projet d’organisation de l’orpaillage à Diyabougou est en gestation, il sera le fruit d’une collaboration entre la société civile et la Direction des Mines et de la Géologie et les autres services techniques intéressés par l’activité d’orpaillage.
L’objectif, selon Lamine Touré, est de faire de Diyabougou un laboratoire pour toute la sous région ouest africaine en matière d’orpaillage avec les meilleures pratiques possibles. Il faut rappeler que cette mesure d’interdiction d'exploitation de l'or, suite aux affrontements meurtriers entre Maliens et Burkinabé, avait fini d’installer la famine à Diyabougou et environs. Maintenant la vie y reprend son cours normal et l’impressionnant déploiement des forces de sécurité, avec le type d’organisation mis en place par les orpailleurs eux mêmes laisse présager de lendemains meilleurs.