C’est certainement avec un esprit revanchard que Henri Saivet va engager le match contre la Côte d’Ivoire ce soir, au stade Mohamed V de Casablanca. L’attaquant des «Lions» appelle ses coéquipiers à un sursaut d’orgueil pour remonter deux buts devant propulser le Sénégal à la plus grande fête du football mondial.
Henri, comment entrevoyez-vous cette rencontre capitale face à la Côte d’Ivoire ?
On essaie d’abord de bien nous préparer. Nous savons que c’est un match capital. Tous les joueurs qui sont là, sont conscients que c’est le plus important pratiquement de notre carrière parce qu’il peut nous propulser vers la coupe du monde. Le Mondial, c’est la plus grosse compétition du sport. Il faut donc bien se préparer parce que nous avons 90 minutes pour aller au Mondial. Il faudra se mettre par terre, s’il le faut. On n’a pas le choix; il faudra tout faire pour se qualifier. Nous savons que ce ne sera pas facile parce que nous avons en face une grosse équipe. Ce qui signifie qu’on aura plus de mérite si on arrive à se qualifier.
Vous pensez vraiment qu’un tel miracle peut se produire face à la meilleure équipe d’Afrique, la Côte d’Ivoire qui vous devance en plus de deux buts ?
Oui ! Tout est possible. Maintenant, c’est à nous de tout faire pour sortir de ce match sans regrets. Il faut qu’on sorte de ce match en ayant tout donné. On pourra dire que nous avons tout fait. Si on réussit tant mieux. Si on ne réussit pas, on aura quand même le sentiment d’avoir tout essayé. C’est le plus important. Maintenant, nous ne savons pas comment le scénario va se présenter. Si au bout de dix, quinze minutes, on arrive à inscrire un but, c’est sûr que le match ne sera plus le même.
Ensuite, on ne sait pas comment ils vont réagir. Est-ce qu’ils vont se défendre ou attaquer ? Ça peut tourner vite à notre avantage. Donc, il faudra être solide et surtout ne pas prendre de but. Parce que si jamais on prend un but, ça va être encore beaucoup plus compliqué. Nous avons 90 minutes pour marquer deux buts. Il ne faut pas dés les premières minutes, se ruer vers l’attaque au risque de se faire contrer par cette équipe qui est quand même une équipe de qualité. Il faut qu’il y ait de l’équilibre et rester en bloc. Il faut trouver une certaine coordination, une certaine entente devant.
Qu’est ce qu’un joueur peut ressentir quand il fait face à une équipe qui l’a battu trois fois dans l’intervalle d’une année ?
On ne peut avoir qu’un esprit de revanche. Mais ici, le plus important c’est ce qu’il y a au bout : c’est une qualification à la Coupe du monde. Peu importe l’adversaire. Même si c’était le Brésil, on doit tout faire pour nous qualifier. Ils nous ont battu trois fois, c’est à nous d’avoir un peu plus d’orgueil pour les battre et décrocher une qualification à la Coupe du monde.
Qu’est-ce que vous vous êtes dit après la défaite (3-1) à Abidjan ?
Nous avons refait le match plusieurs fois. On s’est dit qu’on a pris des buts qu’on pouvait éviter. Surtout quand nous avons revu quelques séquences à la vidéo. On était frustrés. Si c’était un adversaire qui nous était largement supérieur et qui nous bat, il n’y aura rien à dire. Il faut juste applaudir et faire ce qu’il faut pour le match retour. Mais tel n’est pas le cas. Nous leur avons offert deux buts. C’est frustrant !
Une telle défaite peut-elle s’expliquer par un respect excessif ou par la peur même de l’adversaire?
Non ! Je ne pense pas qu’il y avait une peur. Tout le monde avait envie de bien commencer le match. Sur le groupe de 23, tout le monde avait envie de jouer. Mais, je ne pense pas qu’il y avait de la peur. C’était plutôt de l’excitation, pressé d’en découdre avec eux sur le terrain.
L’expérience des Eléphants peut-elle à elle seule justifier une telle défaite ?
Oui ! Peut-être. A des moments clés, ils ont fait preuve de plus d’expérience que nous. De plus de maturité. Maintenant si nous faisons ce qu’il faut pour le match retour, nous pouvons obtenir une grande surprise. Si on met tous les atouts de notre côté, on peut se qualifier. Pour cela il faudra être très forts dans tous les secteurs de jeu.