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Prise en charge des arts visuels : Vers la création d’un programme spécial d’urgence culturelle
Publié le dimanche 3 novembre 2013   |  Le Soleil




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Le Collectif des artistes visuels du Sénégal s’est réuni mercredi dernier pour faire la restitution de leurs travaux sur la situation des arts visuels entamés en février 2013. Ces travaux ont abouti à la mise sur pied d’un programme spécial d’urgence culturelle pour la prise en charge des questions majeures de cette profession.

Nombreux étaient, mercredi, les artistes et acteurs culturels à la Maison de Culture Douta Seck. Ils sont venus en masse répondre à l’appel du collectif des artistes visuels pour la restitution de leurs travaux entamés en février 2013. C’était en présence du ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye. Selon l’artiste plasticien, Viyé Diba, membre du collectif des artistes visuels, c’est pour corriger certaines incompréhensions que connaît leur secteur qu’ils ont jugé nécessaire de produire un programme spécial d’urgence culturelle.

« Depuis presque 20 ans, les arts plastiques ont complètement cessé de prendre leur position dans les activités nationales. Il y a une crise latente qui a secoué cette organisation », informe Viyé Diba. A l’en croire, ils ont constaté une richesse plastique plus ou moins connue qu’au plan international. « Au plan national, il n’y a aucune action nationale d’envergure entreprise par les plasticiens. Nous sommes entrés dans ce que j’appelle la clandestinité professionnelle. A côté de cette clandestinité, il y a aussi une forme d’art qui n’est pas à la hauteur de la crédibilité artistique de ce pays et qui a occupé les espaces », déplore-t-il.

Pour corriger ces distorsions, le collectif des artistes visuels a commencé, à la demande du ministère de la Culture, à réfléchir sur une stratégie. « Cette réflexion était axée sur la manière de reprendre l’initiative et corriger les distorsions. Notre objectif était de reprendre les choses en mains, d’essayer de revoir toutes les difficultés qui touchent le secteur et de produire un programme spécial d’urgence culturelle », indique-t-il. Selon M. Diba, la nouvelle structure veillera à éliminer le leadership personnalisé dans le secteur pour que les artistes puissent travailler correctement et récolter les fruits de leur travail. « Ceci se fera grâce aux trois pouvoirs que sont celui du syndicalisme revendicatif, le pouvoir administratif qui gère comment promouvoir les artistes dans leur ensemble et un pouvoir intermédiaire où il s’agira de promouvoir nos activités et faire de telle sorte que notre communauté vive davantage et mieux », souligne l’artiste plasticien.

Il n’a pas manqué de déplorer le fait que le Sénégal qui organise la plus grande manifestation d’art contemporain en Afrique et qui a eu la première institution scolaire en Afrique, n’ait pas une école d’art digne de ce nom et un musée d’art contemporain. «C’est un désastre, un gâchis pour notre pays », fulmine-t-il.

Reprendre l’initiative

Dans ses travaux, le collectif a exprimé ses préoccupations par rapport à la situation de l’Ecole nationale des arts qui souffre de locaux inadaptés à l’enseignement des disciplines artistiques et culturelles, de l’insuffisance de ressources humaines et financières, de défauts d’équipements, etc. Il en appelle même les autorités à prendre en main le dossier de cette école qui a vu émerger bien des fils et filles du pays, pour une évolution appréciable sur la scène internationale.

L’appel semble entendu. Pour le ministre de la Culture et du patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, le collectif des artistes visuels a des revendications justes. « Dans leurs travaux de groupe, ils ont posé le problème du salon d’exposition à l’étranger pour aider les artistes sénégalais à exposer. De même, ils ont parlé de la qualité et de la formation à l’Ecole nationale des arts », dit-il. A l’en croire, tout le monde a constaté les lacunes et les maux qui gangrènent l’école des arts. Mais, jusqu’ici, personne n’avait rien fait. « Aujourd’hui, ils ont commencé la réflexion comme nous aussi au niveau du ministère. Nous allons nous retrouver dans un comité pour travailler ensemble et améliorer la formation à l’Ecole national des arts », annonce le ministre de la Culture qui s’est félicité de l’initiative prise par le collectif de pousser leur réflexion pour la prise en charge des questions majeures qui agitent leur profession.

Maguette Guèye DIEDHIOU

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