(PSE) qu’elle considère comme "un instrument stratégique de réduction des inégalités".
"La marginalisation d’une frange de la population, qui ne bénéficie pas d’un partage équitable des richesses, est une menace à ne pas ignorer. A ce titre, nous saluons le Plan Sénégal émergent qui nous semble être un instrument stratégique de réductions des inégalités", a déclaré Makhtar Diop, vice-président de la BM pour l’Afrique.
S’exprimant à l’ouverture de la table ronde organisée par le Sénégal à Paris (France), il a salué l’extension de la protection sociale du gouvernement sénégalais qui s’est matérialisée par la distribution de bourses familiales aux couches les plus démunies de la société.
Makhtar Diop a aussi, en présence du président Macky Sall, loué la couverture maladie universelle, le programme mis en œuvre par le gouvernement sénégalais pour baisser le coût des soins de santé.
Cependant, "ces efforts salutaires ne sont cependant pas suffisants, car il faut une croissance dans des secteurs créateurs d'emplois, y compris dans le secteur informel", a-t-il relevé.
La BM, l’un des principaux bailleurs de fonds de l’Etat du Sénégal, se réjouit de la priorité que donnent les autorités sénégalaises à l’agriculture.
"Il est heureux de constater que les politiques publiques se réorientent vers le développement du secteur agricole, à travers l’amélioration de la gestion foncière et de l’irrigation", a souligné Makhtar Diop.
Il estime que "c’est dans l’agriculture que résident, au moins pour le moment, l’un des plus gros gisements de création d’emplois et de réduction de la pauvreté".
"Nous sommes aussi convaincus qu’il faut encore augmenter de façon significative les ressources allouées au secteur agricole", a insisté le vice-président de la BM pour l’Afrique.
"Dans cette logique de création d’emplois, je ne peux manquer de souligner la nécessite de relancer le secteur manufacturier", a-t-il ajouté.
M. Diop signale que "le Sénégal a des avantages comparatifs qui, dans d’autres pays, ont produit des effets positifs durables".
Il a tenu à énumérer ces avantages comparatifs : un capital humain de qualité, une stabilité politique, de fortes institutions, une bonne gouvernance, une ouverture sur le reste du monde et une grande capacité d’adaptation et de mise en œuvre des politiques économiques.
Ces avantages comparatifs "sont les caractéristiques des pays qui ont réussi cette transition vers l’émergence" économique, que vise le Sénégal, a indiqué le vice-président de la BM.
Il a par ailleurs rappelé que "la Banque mondiale a opéré un retour en force dans le secteur de l’enseignement supérieur" au Sénégal, où "les performances dans le secondaire et le primaire exigent un enseignement supérieur de qualité". "Et tous les espoirs sont permis" dans ce domaine-là, au Sénégal, a-t-il affirmé.
Macky Sall a présenté le PSE aux partenaires financiers rencontrés lundi à Paris, où son pays organise une table ronde dans l’objectif de mobiliser auprès des bailleurs une partie des financements nécessaires à la mise en œuvre de ses projets et programmes de développement.
L’objectif assigné au PSE est de conduire le Sénégal à l’"émergence" économique, à l’horizon 2035.
Pour y arriver, le pays doit profiter des bases d’une croissance durable de l’ordre de 7% par an, à compter de 2017.
Le PSE est présenté par le ministère de l’Economie et des Finances comme "le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme".
Son coût été arrêté à 10.287,6 milliards de francs CFA, pour lequel il est recherché un financement additionnel de 2.964 milliards de francs CFA, dont 1.853 milliards auprès des partenaires techniques et financiers, et 1.111 milliards auprès du secteur privé.
Ainsi, un portefeuille de 21 projets et programmes sera présenté aux investisseurs lors d’un forum prévu mardi, au lendemain de la réunion du Groupe consultatif, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.