Les difficultés de structuration de l’Apr sont liées à sa « macrocéphalie ». Telle est la conviction du docteur Alioune Diop, membre des cadres républicains et responsable à la commune de Rufisque-Est. Pour lui, le parti s’est massifié en sens inverse du fonctionnement des formations politiques avec une pléthore de responsables au sommet alors que la structuration à la base n’est pas achevée.
En marge d’une réunion de contact dans la commune d’arrondissement de Rufisque-Est, le docteur Alioune Diop, membre de la Convergence des cadres républicains du département et responsable dans la dite localité est revenu sur les soubresauts qui traversent sa formation politique dans le département et à l’échelle nationale. Le responsable y voit l’expression d’une inversion de la démarche d’organisation normale, avec un escalier de la base au sommet. Pour lui, l’Apr s’est massifiée par le sommet alors que la base reste peu structurée, comme à l’image d’une « pyramide inversée ».
« L’origine du mal, c’est que le parti s’est massifié sans que les structures ne soient installées, c’est une pyramide inversée, c’est à dire que le sommet est élargi, il y a énormément de leaders et de responsables autoproclamés, alors qu’au bas, on a du mal à dégager une organisation et des leaders. C’est à mon avis cela le grand mal et le parti gagnerait à mieux s’organiser en mettant des structures de base. Ainsi chacun saura les responsabilités qu’il aura à assumer par rapport à des échéances proches » a dit M. Diop.
Le responsable « apériste » a également invité ses camarades à taire les ambitions personnelles pour l’intérêt général et national. Se prononçant par ailleurs à propos des élections de juin prochain, il a fait savoir que « les locales ne peuvent pas servir de primaires. Le Président, c’est un bilan qu’il doit présenter et ce bilan, on ne pourra le présenter qu’à partir du travail réalisé par les élus et les responsables au niveau de leurs différentes sphères de responsabilités. Dans les communes, les responsables doivent travailler pour que leur collectivité soit une miniature du Sénégal émergent. Ce sera in fine le bilan de la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation ».
Abordant la polémique consécutive à l’avant projet de constitution de la Commission Mbow, le Dr Diop a estimé que «ce qui doit prévaloir, c’est l’intérêt de ce pays. Nous avons tous intérêt à ce que notre pays soit doté d’institutions fortes. Si cette commission a été créée, c’est que l’histoire récente de ce pays nous a montré qu’il fallait encadrer les institutions, la République ».
Et de préciser : « Il y a beaucoup de points sur lesquels on peut être d’accord avec la Cnri, mais en tout état de cause, on doit savoir que c’est le Sénégal qui doit gagner». Pour autant, il a invité les gens à dépassionner les débats et trouver de « fortes convergences » sur le document, car a-t-il dit, « un pays émergent a besoin d’institutions fortes. Car comme on le dit, les hommes passent les institutions restent. »