Les producteurs d'arachide de Tawfekh, un village situé dans la périphérie sud-ouest de la ville de Diourbel (Centre), ont loué vendredi les résultats du programme d'élimination de l’aflatoxine, plaidant pour le développement d’un marché capable de soutenir le coût du produit servant à éliminer cette substance cancérigène contenue dans la graine d'arachide.
Le programme d'élimination de l'aflatoxine existe depuis 2010 et utilise une méthode de lutte biologique. Un champignon produit au Sénégal est utilisé pour éliminer cette substance cancérigène et contenue dans la graine d'arachide.
Supervisé par la Direction de protection des végétaux (DPV), le programme est mis en œuvre avec le soutien de l’Institut international tropical d’Ibadan (IETA, au Nigeria), l’Université d’Arizona (Etats-Unis d'Amérique) et d’autres partenaires américains.
"On a fait des résultats qui peuvent nous donner des réductions pouvant atteindre 90% du taux d’aflatoxine contenu dans l'arachide ou le maïs. Si on trie les graines, on se retrouve avec zéro pour cent de contamination", a soutenu Amadou Lamine Senghor de la DPV, au terme d’une visite de terrain, à Tawfekh.
Aussi ces résultats sont-ils d’une grande importance pour la santé des populations, mais aussi pour l’économie rurale bridée en partie par les barrières européennes reposant sur la problématique de l’aflatoxine. Il s'agit d'une toxine responsable de certains types de cancer, a-t-il rappelé.
"L’aflatoxine est une toxine qui a eu des conséquences très néfastes sur l’économie de l’arachide au Sénégal, mais aussi sur la santé des populations. Elle est devenue un problème de santé publique, de nos jours", a souligné M. Senghor.
Il s'est réjoui des résultats obtenus par le programme, au terme d’une phase-test de quatre ans. Quelque 600 hectares ont été traités en 2013 dans huit villages environnants de Tawfekh et 16 villages situés dans le département de Nioro, dans la région de Kaolack (Centre), selon les responsables du programme d'élimination de l'aflatoxine.