Des conseillers municipaux ont plaidé jeudi pour le changement des noms de certains quartiers de la ville de Tambacounda (Est), dont la consonance française ne reflète pas les réalités locales.
Le conseil municipal de Tambacounda a profité de la session de vote du budget 2014 de la mairie, pour examiner d’autres questions comme la création de deux nouveaux quartiers.
Le premier est Liberté 2 qui s'appelait Liberté-Complémentaire. Il est issu du découpage en deux du quartier administratif Liberté. Le second changement concerne Pont 3. Jusque-là, le maire Oury Bâ appelait, provisoirement, ce quartier "Ile Maurice".
‘’A Tamba, tous les noms sont français : Amitié, Liberté, Abattoirs, etc.’’, a déploré le conseiller Bangaly Kaba, tout en laissant entendre que des noms comme Abattoirs et Dépôt sont issus de contextes dépassés.
Le premier a été nommé comme tel, du fait de l’implantation d’abattoirs dans cette partie de la commune, a expliqué M. Kaba. Dépôt, quant à lui, remonte à la période coloniale où les cheminots habitaient dans ce quartier, a-t-il poursuivi. Tout comme Pont, il répondait à une organisation de la ville par les colons français, a-t-il expliqué.
M. Kaba s'est offusqué de ce qu’à ce jour, aucun quartier ou rue ne porte le nom de Boundou, ancien royaume où se situe la ville de Tambacounda, ou encore celui de Niani, une autre contrée traditionnelle dont une bonne partie se situe dans l’actuel département de Koumpentoum.
Dans la même veine, le conseiller Kéba Kébé déclare : ‘’Ile Maurice ne signifie rien pour nous, ce sont des noms qui ne reflètent pas Tambacounda’’. Estimant que ‘’même le quartier Liberté 2 pouvait changer de nom’’, il a souligné la nécessité de ‘’choisir des noms évocateurs’’ qui puissent inspirer la jeunesse.
‘’Pensons à rebaptiser les rues de Tamba’’, a renchéri le préfet du département, Amadou Bamba Koné, soulignant que ‘’Tambacounda compte suffisamment de dignes fils dont ses quartiers peuvent porter les noms’’.
Originaire de la vieille ville de Saint-Louis, le préfet a marqué sa désapprobation par rapport au fait que certains de ses concitoyens de l'ancienne capitale du pays, se gargarisent d’être résidents par exemple de la ‘’Rue de Paris’’, où d’autres artères de cette ville aux noms typiquement français.
‘’Tu ne verras jamais Salikénié, Quinzambougou (noms de quartiers de la commune de Tambacounda) en France’’, a-t-il fait remarquer.
.jpg)