Ce n’est pas certainement sous son magistère que l’homosexualité sera légalisée au Sénégal. Invité de la chaîne française I Télé, Macky Sall a réaffirmé son opposition à la dépénalisation de l’homosexualité. Il s’est aussi prononcé pour la dépénalisation des délits de presse.
Lorsqu'il s'agit des droits humains, Macky Sall prévient que ce ne sont pas les organisations des droits de l'homme qui gouvernent le Sénégal. Avant tout, il estime que la population sénégalaise a ses représentants, élus démocratiquement. Pour le Président sénégalais, il faut respecter les croyances et les convictions d'un pays et de sa société, avoir la modestie de comprendre que tous les pays ne sont pas les mêmes. Sur la question de l'homosexualité, il estime que chaque société doit pouvoir apprécier cette question selon ses capacités. «Nous avons notre code de la famille, nous avons notre culture, nous avons notre civilisation. Il faut que les gens aussi apprennent à respecter nos croyances et nos conviction », martèle le chef de l’Etat. Avant de s’emporter: «Au nom de quoi on doit penser que parce que ailleurs, on pense que l’homosexualité doit être dépénalisée, que ça doit être une loi universelle ? Au nom de quoi ça doit être une loi universelle». Macky Sall invite les pays occidentaux à respecter le droit pour chaque peuple de définir sa propre législation. «Je ne vois pas pourquoi on doit nous imposer cette vision. Les gens doivent avoir la modestie de comprendre que tous les pays ne sont pas les mêmes, n’ont pas les mêmes histoires, évolutions, chaque pays a son propre métabolisme. Ce sont des problèmes de société, chaque société doit apprécier selon ses capacités», poursuit-il, ajoutant que personnellement, il pense que les gens ont la liberté de faire ce qu’ils veulent, mais ils n’ont pas la liberté d’imposer aux autres ce qu’ils sont. «Qu’ils soient homosexuels, c’est leur problème, ce n’est pas mon problème», assène-t-il, comme pour clore définitivement le débat.
Sur la question de l'avortement, le Président sénégalais met en avant des évolutions positives, notamment en cas de viol ou d'inceste, promettant que la question de l'avortement sera prochainement abordée plus largement au Sénégal.
Sur le plan économique, Macky Sall qui se considère comme un libéral social, réaffirme son objectif de croissance de 7 %, mais admet qu’il lui sera difficile de réaliser cet objectif à cause d’une économie essentiellement informelle mais aussi en raison d’un taux de chômage situé entre 16 et 20 %. Sur 13,6 millions d'habitants, 400 000 seraient salariés, et plus de 2 millions de personnes feraient partie de cette économie informelle.
Enfin, dans un autre registre, il se dit favorable à la dépénalisation des délits de presse, même si depuis trois ans qu’il est à la tête du Sénégal rien n’a bougé. Macky Sall soutient que le projet de dépénalisation qui avait été avancé par le gouvernement précédent son arrivée au pouvoir n'avait pas été voté, en raison d'un refus des députés. Cependant, il s'engage à travailler pour reprendre ce projet et l'adopter prochainement au Parlement. Il assure que, «sous sa gouvernance», l'on ne verra jamais un journaliste mis en prison pour un délit de presse. «Dans mon pays, il y a eu un débat qui a précédé mon arrivée à la tête du pays, un code de la presse a été engagé, le gouvernement l’avait transféré au Parlement, les députés n’ont pas voulu le voter. Je me suis engagé à travailler pour la dépénalisation des délits de presse. Vous ne verrez jamais, sous ma gouvernance, un journaliste mis en prison pour un délit de presse. C’est normal, lorsqu’on intervient sur une matière qui touche à la sécurité nationale, on doit être interpellés, ce n’est pas parce qu’on est journalistes qu’on est au-dessus des lois. Le délit de presse n’est pas dépénalisé mais les journalistes n’ont aucun discours au Sénégal, nous y travaillons, j’ai demandé à mon groupe parlementaire de reprendre ce projet et de l’adopter prochainement au Parlement», a-t-il dit sur I TELE.