Les tentatives d'unification des différentes factions de la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) butent sur des écueils presque insurmontables, tant les divergences entre protagonistes sont profondes. Au même moment, les tensions montent dans la partie sud de la Basse Casamance où l'armée a récemment procédé à des arrestations de personnes soupçonnées de collusion avec les rebelles aux ordres du chef César Atoute Badiate.
Au-delà du constat d'échec ayant sanctionné plusieurs réunions de conciliation menées par certains sages du MFDC, ce sont surtout les exigences quasi-impossibles des uns et des autres qui empêchent le déclic tant attendu en direction de l'union entre différentes factions de la rébellion de Casamance. Idem pour l'approche du principal facilitateur interne à la rébellion qui pose problème. Beaucoup de combattants s'étonnent, en effet, du parti pris ouvert du "sage" du MFDC de Bignona, Moussa Coly, accusé de défendre les positions de César Atoute Badiate dont les lieutenants exigent que le camp du chef rebelle Ibrahima Kompasse Diatta coupe totalement les ponts avec les facilitateurs et les bonnes volontés externes au MFDC. Mieux, ils exigent que Kompass Diatta mettent fin à ses rencontres de Sao Domingo, en Guinée-Bissau, avec le facilitateur comorien Said Abass Ahmed pour faire totale allégeance à son ancien chef César Atoute Badiate.
L'autre reproche fait à Moussa Coly, c'est son adhésion supposée au postulat selon lequel l'unité du MFDC passe par la reconnaissance de Mamadou Nkrumah Sané comme Secrétaire général de la rébellion aux dépens de Salif Sadio, accusé d'avoir exécuté "ses propres frères" et d'avoir libéré des militaires sénégalais capturés au combat. Il est aussi reproché à Salif Sadio de faire dans le solo avec les médiateurs de Sant' Egidio. C'est ainsi qu'à la suite du report sine die d'une réunion programmée en septembre dernier dans ce sens, une nouvelle table-ronde a réuni ce samedi certains chefs du maquis à l'Etat-major du MFDC situé dans les bases de César Atoute Badiate qui est soupçonné d'être à la manœuvre. En effet, le chef du maquis de Cassolol multiplie les approches pour étendre ses tentacules, après avoir pris ses distances avec Robert Sagna et l’Eglise, tous facilitateurs dans la crise.
Deux arrestations
Or, dans ce contexte de contradictions profondes au sein du MFDC, les tensions semblent monter d'un cran dans la partie de la Basse Casamance où l'armée multiplie les patrouilles. C'est ainsi que Kouguissayo, le chef de village de Boukitingho, situé dans la communauté rurale d'Oukout, à une dizaine de kilomètres d’Oussouye, a été arrêté mercredi par des éléments de l'armée, en même temps qu'un certain Dieudonné. Leur interpellation serait en relation avec des soupçons de collusion grave avec le maquis actif dans cette partie de la Casamance. Tous les deux hommes ont été acheminés à Oussouye avant d’être transférés à Ziguinchor.