Le Cadre de concertation de l’opposition menace de bloquer la tenue de toute séance plénière de l’Assemblée nationale si le groupe parlementaire dirigé par Aïda Mbodj n’est pas reconnu par l’institution parlementaire dirigée par Moustapha Niasse. En conférence de presse organisée hier, jeudi 22 octobre, au siège du parti Rewmi, les leaders de ce cadre ont ainsi annoncé des manifestations dans l’hémicycle mais aussi sur la place Soweto. Le Cadre de concertation de l’opposition regroupe le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, Bokk Gis Gis de Pape Diop, l’Union des centristes du Sénégal (Ucs) d’Abdoulaye Baldé et le Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye.
Va-t-on vers une paralysie des prochaines séances plénières de l’Assemblée nationale, devant être consacrées au vote du budget national prévu avant la fin de cette année ? Toute porte en effet à le croire. Pour cause, le Cadre de concertation de l’opposition regroupant le Pds, Rewmi, Bokk Gis Gis, l’Ucs et le Fsd/Bj menace de bloquer la tenue de toute séance plénière de l’Assemblée nationale si le groupe parlementaire dirigé par Aïda Mbodj n’est pas reconnu par l’institution parlementaire. En conférence de presse organisée hier, jeudi 22 octobre, au siège de Rewmi, les leaders de ce cadre ont durci le ton en indiquant qu’ils mèneront vaille que vaille le combat, aux côtés du Pds, dans cette crise pour le respect de l’État de droit. Selon eux, la validation de la liste de Modou Diagne Fada au profit de celle d’Oumar Sarr par Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, est un «précédent extrêmement dangereux pour l’avenir politique de notre pays».
À ce titre, ils ont indiqué qu’ils s’opposeront par tous les moyens jusqu’à la reconnaissance de la liste du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates déposée par le coordonnateur du Pds et député-maire de Dagana. Ces leaders ont de fait menacé de paralyser la tenue de toute séance plénière à l’Assemblée nationale. «Avec ce régime-là, on a tout vu, des députés ayant perdu injustement leur immunité depuis trois ans sans aucune raison judiciaire, des interdictions de sortie du territoire aux antipodes des droits de circulation de tout citoyen, des cas de corruptions avérées, à défaut, des chantages et des menaces pour assouvir le sordide désir de demeurer au pouvoir, malgré le dépit des Sénégalais», a martelé Déthié Fall, vice-président de Rewmi et porte-parole du jour dans son propos liminaire.
Poursuivant son réquisitoire, le numéro 2 d’Idrissa Seck a violemment haussé le ton. «Que Macky Sall et ses affidés se le tiennent pour dit ! L’opposition sénégalaise ne saurait souffrir d’une quelconque faiblesse ou reculade dans la défense des acquis démocratiques et la prise en charge des attentes d’un peuple trahi, trompé et installé dans une pauvreté insidieuse. Tant que cette forfaiture n’est pas réparée, nous nous opposerons par tous les moyens à toute tenue de quelque séance que ce soit à l’Assemblée nationale et des actions seront menées sur le terrain politique à cet effet. Macky Sall est arrivé au pouvoir par la démocratie, on l’obligera à gouverner par la démocratie et il partira par la volonté».
Abondant dans le même sens, Mamadou Diop Decroix a assuré pour sa part que «les députés de l’opposition n’hésiteront pas à mourir s’il le faut pour rétablir l’État de droit».Et le leader d’And Jef-Pads d’annoncer ainsi l’occupation prochaine de la place Soweto comme ce fus le cas, lors des manifestations contre le ticket présidentiel, le 23 juin 2011. Pour rappel, le Cadre de concertation de l’opposition regroupe le Parti démocratique sénégalais (Pds), Rewmi, Bokk Gis Gis, l’Union des centristes du Sénégal (Ucs) et le Fsd/Bj.