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Papa Abdoulaye Seck prédit une "Afrique exportatrice de riz" en Asie

Publié le vendredi 23 octobre 2015 | Agence de Presse Sénégalaise

© aDakar.com par DF
Le gouvernement salue l`implication du khalife de Médina Baye dans le secteur agricole
Médina Baye, le 02 Décembre 2014 - Médina Baye, lé 02 Décembre 2014 - Le khalife de Médina Baye (commune de Kaolack), Cheikh Ahmad Tidiane Ibrahima Niasse, est l`un des plus grands producteurs agricoles du Bassin arachidier (régions du centre), où sa "forte implication" dans l`agriculture est connue de tous, a estimé le ministre de l`Agriculture et de l’Equipement rural. Photo: Dr Pape Abdoulaye Seck

La mutiplication des programmes nationaux d’autosuffisance en riz dans beaucoup de pays africains ne constituent pas en soi un problème dans la mesure où sous peu le continent va exporter ses excédents en production rizicole vers les pays de l’Asie, a estimé, jeudi à Dakar, le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck.

‘’Il y a tellement de programmes d’autosuffisance en riz dans la sous-région. Tous les pays ont comme objectif d’avoir un surplus à exporter chez les voisins. Certains se posent la question : qui va acheter si tous sont autosuffisants ?’’, a déclaré M. Seck.

‘’Mais il n y a pas de problème à cela, a-t-il dit. Le riz, nous allons l’importer en Asie qui voit plusieurs de ses pays figurer sur la liste des pays importateurs de riz. Il est possible de le faire’’.

Le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural prenait part à un forum sur les enjeux de la commercialisation et de l’agro-business en Afrique.

Présidé par l’ancien directeur général de la (FAO), Jaques Diouf, ce panel a réuni plusieurs ministres d’Agriculture, des organisations privées et différents autres acteurs.

Il se tient dans le cadre de la conférence de haut niveau sur l’agriculture et l’agro-alimentaire au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par Macky Sall.

‘’En Asie, il y a de moins en moins de terres et d’eau dévolues à la riziculture. Il y a beaucoup de terres qui sont orientées à des fins industrielles ou d’habitation à cause de la poussée démographique’’, a expliqué Papa Abdoulaye Seck, ancien directeur général de la plateforme africaine de riz dénommée ‘’Africa Rice’’.

‘’Nous avons tout le temps pensé que notre destin est de consommer le riz venant d’Asie. Il faut que nous rayions ce destin. L’avenir dans le domaine agricole se trouve en Afrique’’, a-t-il poursuivi, en évoquant le plafonnement des rendements rizicoles en Asie.

A contrario, le continent africain peut compter des gains de productivité rizicole plus importants, selon le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

‘’Il y a un potentiel de rendement, des ressources en eau, une disponibilité des terres, des technologies à générer. Pourquoi devrons-nous continuer à importer du riz en provenance d’Asie ?", s’est-il interrogé.

"C’est à l’Afrique d’exporter maintenant son riz en Asie qui connait un plafonnement de ses rendements rizicoles’’, a souligné Papa Abdoulaye Seck, selon qui les pertes post-récoltes représentent environ 20 à 40% de la production africaine.

‘’Si nous arriverons à réduire ces pertes, nous pouvons réduire les importations agricoles d’Afrique. Une diminution des pertes post-récoltes dans le secteur rizicole peut diminuer de 10% les importations’’, a-t-il fait savoir.

Sur l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD), ce rendez-vous de haut niveau sur l’agriculture et l’agro-alimentaire a enregistré près de 500 participants dont plusieurs ministres chargés de l’Economie, de l’Agriculture, du Commerce.

Il y avait aussi des gouverneurs de Banque centrale, des universitaires, chefs d’entreprise, des représentants d’organisations paysannes.