L’existence du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates est compromise depuis les lettres que six de ses membres ont déposées sur la table du président de l’Assemblée nationale. Il devra disparaître si son actuel président Modou Diagne Fada ne parvient pas à trouver des remplaçants aux membres partis et atteindre les dix députés requis.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée nationale réunit toutes les conditions pour être houleuse. La poussée de fièvre sera surtout observée du côté des députés libéraux qui viennent de lancer un défi au président de l’institution Moustapha Niasse. En effet, les lettres qu’il a reçues de six des onze députés membres du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates ne devraient pas rester sans suite. A l’ouverture de la prochaine plénière, Niasse devra en faire lecture à l’Assemblée nationale. Ceci étant fait, les auteurs de ces correspondances seront considérés comme démissionnaires de leur groupe.
A l’occasion, ils pourraient être appelés à s’expliquer devant leurs collègues pour préciser leur choix. S’ils confirment leur non-appartenance au groupe dirigé par Modou Diagne Fada, ce dernier devra se résoudre à leur trouver des remplaçants, au minimum cinq, s’il souhaite continuer à siéger au Bureau de l’Assemblée nationale en qualité de président de groupe parlementaire. Dans sa nouvelle liste, Modou Diagne Fada a déjà enregistré le soutien de deux non-inscrits que sont Khadim Thioune et Demba Diop Sy. Il lui reviendra de trouver trois autres parlementaires pour présenter les dix requis pour conserver un groupe qui existait avant la modification du Règlement intérieur intervenue au mois de juillet passé. Ceci est d’autant plus obligatoire que Fada ne compte désormais que cinq députés derrière lui du fait de la démission de Me Ousmane Ngom.
Le cas d’école Rewmi
A défaut, l’Assemblée constatera la mort du groupe des Libéraux et démocrates. A partir de ce moment, il sera loisible au camp de la majorité, représenté par Benno Bokk yaakaar, d’accaparer le Bureau et la tête des commissions techniques. Le cas du parti Rewmi fait encore école. Lors de la rentrée parlementaire 2013, les députés membres de ce parti ont échoué à créer un groupe parlementaire, car un des leurs, Mariama Diallo, a fait défection le jour de l’ouverture de la plénière. En 2014, un autre député rewmiste, en l’occurrence Oumar Sarr, a choisi de faire échouer le projet de constitution d’un nouveau groupe que devait diriger Mamadou Diop Decroix. Dans tous les cas, la prochaine séance ouverte aux 150 députés et au public ne saurait tarder, en ce sens que plusieurs projets de loi pour lesquels le chef de l’Etat a choisi la procédure d’urgence, sont arrivés à l’Assemblée nationale.