La génération actuelle des footballeurs sénégalais expatriés au Maroc est handicapée par la faiblesse de son niveau, qui est la source de ses déboires avec les clubs marocains, a expliqué Mamadou Diallo, l’ancien attaquant du Kawkab de Marrakech (1993-1995).
"La vérité, c’est que ces joueurs sénégalais qui s’expatrient au Maroc n’ont pas le niveau" requis, a tranché l’ancien attaquant international, dans un entretien avec l’APS.
La génération des années 90 n’a pas eu de problèmes avec les dirigeants des clubs marocains parce que ses joueurs "avaient largement atteint le niveau" qu’il fallait, selon Diallo, ancien footballeur de l’Entente Sotrac Ouakam (ESO).
"A cette époque-là, le championnat national était de très haut niveau, et les joueurs qui le quittaient pouvaient évoluer partout", a rappelé l’attaquant international. "C’est triste ce qui arrive aux joueurs locaux qui s’expatrient au Maroc."
Après le Sénégal et le Maroc, il a joué en Norvège, en Suisse, en Allemagne, en Suède, en Afrique du Sud et en Major League Soccer, la principale ligue professionnelle d’Amérique du Nord.
"Je pense qu’ils gagneront à bien s’aguerrir dans le football local avant de s’expatrier", a-t-il suggéré, rappelant que les joueurs de sa génération faisaient leurs preuves au Sénégal avant d’envisager de s’expatrier.
"Les Marocains sont comme tous les chefs d’entreprise. S’ils se rendent compte que le produit qu’on leur a vendu n’est pas de qualité, ils n’hésitent pas" à s’en débarrasser, a expliqué Mamadou Diallo.
Il rappelle qu’en allant jouer au Maroc, son objectif était de faire ses preuves dans ce pays, avant de viser des championnats plus élevés. "Et ça s’est passé comme je l’avais prévu", a-t-il ajouté, soulignant que l’ancien footballeur sénégalais Moussa Ndaw était sa référence.
"Il avait balisé la voie. Et quand on le prenait comme un modèle, on essayait de se mettre à son niveau. Et les gens vous respectaient forcément", a poursuivi Diallo.
Selon lui, le footballeur se fait respecter par son talent et la contribution qu’il apporte à son équipe.
"J’ai passé deux saisons au Maroc. Je faisais partie à l’époque des meilleurs joueurs de mon équipe et du championnat, mais je peux vous assurer que je n’avais jamais été victime de racisme", s’est par ailleurs souvenu Mamadou Diallo.
Contrairement aux anciens internationaux sénégalais, l’actuelle génération trouve du mal à s’insérer dans le championnat marocain. Au moins quatre anciens internationaux ont récemment eu des problèmes avec leurs clubs.
Alpha Oumar Sow, l’un des plus anciens de cette génération, a, après avoir passé deux saisons à Kénitra (D1 marocaine), traîné son ancien club (US Ait Melloul) devant l’instance judiciaire de la Fifa, en juin dernier, "pour non-paiement de salaire".
L’ancien attaquant international réclame au club marocain ses salaires de mars, avril et mai derniers, soit 15 mille dirahms, environ 975 mille francs CFA. Sow proteste aussi contre la rupture unilatérale de son contrat, entre autres griefs.
Ibrahima Diop et Fidel Gomis, d’anciens joueurs du Jaraaf, ont tous les deux préféré revenir au Sénégal pour se refaire une santé et repartir vers des cieux plus cléments, après un passage par le championnat mariocain.
En dépit des difficultés, l’exode vers ce championnat se poursuivit. Deux internationaux de Niary Tally, le défenseur Augustin Ndiaye et l’attaquant Mamadou Niang, ont rejoint le Maroc à la fin de la saison 2014-2015.
Ils retrouvent dans ce championnat Ass Mandaw Sy, qui s’y trouve depuis plus de trois ans.